Fusion Suez-GDF : le prix du gaz n'augmentera pas, selon Gérard Mestrallet
Article du 04/09/2007
Après un an et demi de rebondissements, c’est officiel : Gaz de France et Suez fusionnent pour donner naissance au groupe GDF Suez, numéro quatre mondial du secteur énergétique en valeur boursière. Détenu à 35% par l’Etat, ce nouveau géant du secteur sera dirigé par l'actuel PDG de Suez, Gérard Mestrallet, et aura pour vice-président Jean-François Cirelli qui dirige GDF depuis 2004.
L'accord de fusion a été approuvé dimanche par les conseils d'administration des deux groupes et doit encore être soumis à l'approbation des actionnaires.
Les deux groupes prévoient « la mise en oeuvre de leur fusion dans les meilleurs délais, au cours de l'année 2008 ».
Le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, a assuré mardi que la fusion de son groupe énergétique avec GDF ne correspondait pas à une « nationalisation partielle » de Suez, même si l'Etat disposera d'une minorité de blocage dans le nouveau groupe.
Le projet est « extrêmement attractif pour les actionnaires (...) ce n'est pas une nationalisation partielle de Suez », a estimé Gérard Mestrallet sur Europe 1.
« GDF est privatisé, c'est clair », a déclaré le PDG de Suez précisant que le nouveau groupe appartiendrait au secteur privé mais avec « une participation de premier rang » de l'Etat.
« Pour les questions stratégiques, il y a nécessité pour une entreprise comme celle-là d'être en parfait accord avec tous ses actionnaires, tout spécialement l'Etat. Les questions énergétiques sont des questions tellement importantes que aucun Etat ne peut s'en désintéresser », a insisté Gérard Mestrallet.
Il a par ailleurs souligné le rôle « essentiel » joué par le président de la République dans l'aboutissement du rapprochement en les deux groupes. Nicolas Sarkozy, qu'il a rencontré à deux reprises début août et fin août, « a permis de débloquer ce dossier » d'intérêt national, a-t-il expliqué.
Un accord sanctionné par les marchés
Répondant aux craintes d'associations de consommateurs, de syndicats et de la gauche, Jean-François Cirelli a pour sa part assuré que la fusion n'aurait « pas de répercussions sur les prix du gaz », qui « resteront contrôlés par l'Etat ».
Les deux PDG ont aussi promis que le rapprochement n'entraînerait « pas de suppressions d'emplois ».
Le projet doit encore être approuvé par les actionnaires qui devraient voter oui. Les représentants des salariés seront également consultés et la Commission européenne devra confirmer son accord. Jean-François Cirelli ne voit pas « ce qui pourrait interrompre ce projet ».
En valeur boursière, GDF Suez devient donc le quatrième groupe mondial d'énergie derrière le russe Gazprom, le français EDF et l'allemand EON, ainsi que le deuxième électricien en France derrière EDF.
En Bourse, les investisseurs ont cependant sanctionné l'accord, des analystes dénonçant « un manque de clarté » sur les conditions de la scission de Suez Environnement. Le titre Suez a clôturé lundi en baisse de 3,31% à 40,58 euros et l'action GDF en recul de 2,69% à 35,81 euros dans un marché en baisse de 0,20%.