Pétrole : Sans doute peu de surprise à l’issue de la réunion de l’OPEP
Article du 10/09/2007
Demain, les dirigeants des pays membres de l’OPEP doivent se réunir à Vienne. Alors que la pression monte sur le cartel au vu des prix du baril, l’OPEP pourrait rester sur un statu quo. Du moins pour le moment. La semaine dernière, l’organisation des pays exportateurs de pétrole évoquait une possible augmentation de la production pétrolière, qui n’arriverait toutefois pas avant décembre. « Pour le moment les chiffres (...) n’orientent pas vers une hausse de production » des pays membres de l’OPEP, a déclaré le ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Mohammad al-Olaim à son arrivée à Vienne. Toutefois, l’Organisation pouvait convoquer une réunion extraordinaire en cas d’hiver rigoureux, a précisé de son côté son homologue qatari, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah. Tous les yeux se tournent à présent vers le chef de file du cartel, le saoudien Ali al-Nouaïmi, qui ne s’est pas encore exprimé.
La production des 12 pays membres s’élève à environ 30,5 millions de barils par jour (mjb), y compris l’Irak et l’Angola, nouveau membre qui n’a pas encore été doté d’un quota. La production des 10 pays soumis aux quotas est officiellement fixée à 25,8 mbj.
L’Agence internationale de l'Energie (AIE), qui défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés, appelle le cartel à augmenter sa production de 1,5 à 2,4 mbj pour répondre à la demande alors que les stocks pétroliers fondent depuis le début de l’été.
Mais les pays producteurs craignent de voir la croissance mondiale et donc la demande d’or noir flancher. Ils gardent en mémoire la crise asiatique de 1997-1998, qui avait fait chuter durablement les cours, tout comme le recul brutal des prix au deuxième semestre 2006 : ils étaient tombés de plus de 78 dollars pendant l’été à moins de 50 dollars à la mi-janvier.
Actuellement, le marché pétrolier est « suffisamment approvisionné », renchérit Mohammad Ben Zaën Al-Hameli, ministre émirati du Pétrole et actuel président du cartel.
Un statu quo de l’Opep risquerait cependant de faire flamber le pétrole encore plus haut, ce qui pourrait pénaliser une économie mondiale déjà fragilisée la crise immobilière et financière.