Environnement : un aller-retour sur la banquise polémique pour Jean-Louis Borloo
Article du 13/09/2007
Le ministre du Développement durable s’expliquait ce matin au micro de France Info. Quoi de mieux pour se rendre compte de l’impact du réchauffement sur notre planète que de le « constater » de ses propres yeux. C’est pourquoi Jean-Louis Borloo a fait un aller-retour express en début de semaine au Groenland.
Accompagné des grands noms de la climatologie française, le ministre s’est rendu au glacier Kangerlua, dans le fjord d’Ilulissat, à plus de deux cents kilomètres au nord du cercle polaire sur la côte ouest du Groenland.
Un glacier qui, devenu le grand témoin du réchauffement, a reçu ces derniers mois les visites de la chancelière allemande Angela Merkel, du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso ou de la présidente démocrate du Congrès américain, Nancy Pelosi, rappelait ce matin Jean-Louis Borloo
Or, ce voyage éclair en Airbus présidentiel est jugé coûteux en carbone par les défenseurs de l’environnement, compte tenu des émissions de CO2 (l’un des principaux gaz à effet de serre) dégagées par les vols de l’aviation civile. Le trajet de 7 000 km a conduit à l’émission de 65 tonnes de CO2.
Mais le ministère a prévu de compenser à travers une contribution à un projet écologique dans le cadre du protocole de Kyoto, via un projet hydraulique au Mexique semble-t-il.
Le glacier d’Ilulissat, témoin des dégâts environnementaux
Le glacier Kangerlua fait partie des plus belles réalisations de mère nature. A ses marges, dans l’embouchure du fjord glacé d’Ilulissat sur la côte ouest du Groenland, il se précipite vers la mer dans une anarchie de glaces bleutées, un chaos de pics et de herses qui cavale désormais au rythme de 30 à 40 mètres par jour.
Car cette œuvre de glace est menacée de disparition par le réchauffement incontrôlé de la planète. Sa vitesse de fonte a doublé en dix ans et il avance désormais deux fois plus vite vers la mer - plus de 12 km par an en 2005 contre 6 km en 1996.
Classé au patrimoine mondial de l’humanité en 2004, ce glacier parmi les plus actifs au monde s’écoule vers la mer après un errance de près de 12 km jusqu’au rivage, rétrécissant d’autant l’inlandsis groenlandais, l’unique calotte glaciaire de l’hémisphère nord, longue de 1 000 km sur 3 km d’épaisseur.
Depuis 30 ans, la température monte deux fois plus vite aux pôles, ce qui signifie que pour 2°C de plus en moyenne, on aurait une hausse probable de 4°C dans ces régions polaires. Soit une hausse d’un mètre du niveau des océans d’ici 2100, expliquent les scientifiques. Pour l’heure, le Groenland, la plus grande des îles arctiques, grande comme quatre fois la France, ne contribue que de 15 % à la montée des océans, mais personne ne peut dire quelle sera son évolution.