Sommet européen de Porto : Le président de l'Eurogoupe relativise l’impact de l’euro fort sur la croissance
Article du 14/09/2007
Pour Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, forum des ministres des Finances de la zone euro, l’impact de la vigueur de l’euro fort sur la croissance est à relativiser. Le Luxembourgeois, à l’occasion du sommet européen de Porto, s’est dit « moins inquiet » aujourd’hui que lorsque la monnaie était faible.
En octobre 2000, l’euro, lancé en janvier 1999 à quelque 1,17 dollar, avait atteint un niveau plancher face au billet vert, à 0,8230 dollar, poussant les principales banques centrales dans le monde à intervenir sur le marché des changes pour stopper le mouvement.
Autres propos rassurants : ceux du ministre autrichien des Finances,Wilhelm Molterer : « la croissance est vigoureuse en Europe, l’économie est solide, donc nous pouvons faire face » aux nouveaux records de l’euro, qui pénalisent les exportateurs de la zone euro face à leurs concurrents des autres pays.
Son collègue belge Didier Reynders s’est montré plus mitigé. « Bien entendu nous sommes préoccupés concernant (l’impact sur) de nombreuses exportations, vers les Etats-Unis, vers la Chine aussi », a-t-il dit. « Mais nous sommes capables de résister à de nombreux chocs externes, en premier lieu au choc pétrolier », avec le prix du baril de brut qui a dépassé pour la première fois cette semaine le seuil de 80 dollars, a-t-il ajouté.
Dans le même temps, le ministre belge a souligné que les leaders européens étaient plus largement préoccupés « par l’évolution de la croissance économique » en zone euro. L’OCDE vient de prévenir que la crise financière de l’été se traduirait par un ralentissement de l’activité économique dans les grands pays industrialisés et la Commission européenne a revu un peu en baisse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2007, de 2,6 % à 2,5 %.