Guy Mocquet est partout. Après la lecture de sa célèbre lettre par Nicolas Sarkozy lors de son investiture, puis celle plus récente dans les vestiaires du XV de France pour l’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby, photos et affiche du jeune résistant communiste ornaient les allées du Parc de La Courneuve, où se tenait ce week-end la Fête de l’Humanité. « On ne peut pas se réclamer de Guy Môquet, fusillé par les nazis » et « réduire ainsi tous les acquis sociaux et démocratiques pour lesquels ce jeune résistant communiste a été jusqu’au sacrifice ultime », affirmait en clôture le directeur de l’Humanité, Patrick Le Hyaric.
Au-delà, cette Fête de l’Huma était la première depuis la débâcle de la gauche à la présidentielle et donc l’occasion de retrouvailles pour ses principales composantes.
Toujours marquée par son score de 1,93 % du 22 avril, la numéro un communiste Marie-George Buffet a, pour la première fois, refusé de s’adresser elle-même aux dizaines de milliers de militants réunis pour le discours final. Mais la responsable communiste n’est pas peu fière de son résultat : elle a obtenu le « démarrage d’action commune » d’une gauche morcelée.
En effet, samedi en compagnie de trois autres leaders - François Hollande (PS), Cécile Duflot (Verts) et Olivier Besancenot (LCR) -, Marie-Georges Buffet a annoncé une réunion des partis de gauche au siège du PCF pour décider de « ripostes » à la politique Sarkozy.
Il s’agit de réactiver un « collectif Riposte », créé début 2006 par une dizaine de partis de gauche dans la foulée du mouvement anti-CPE, et resté en veilleuse depuis. La réunion doit se tenir demain.
Mais la Fête a aussi montré que derrière l’affichage unitaire, les divergences demeurent : François Hollande n’exclut pas de ravir en mars quelques municipalités aux communistes, au grand dam du PCF. Olivier Besancenot ne veut pas entendre parler de projet commun avec les « sociaux-libéraux » et veut construire un nouveau parti autour de la LCR.
Quant au PCF, déstabilisé par son échec, il est divisé sur la stratégie à suivre pour construire « une nouvelle force de transformation sociale ». Certains demandent même l’abandon de la référence au communisme.
Côté gouvernemental, seule Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’environnement, s’est risquée à la Fête, où elle a débattu du Grenelle de l’Environnement, auquel le PCF veut participer. Son exposé a été applaudi, malgré quelques huées.
