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L'OPEP produira moins de pétrole

Article du 06/10/2006
L’annonce de la hausse des stocks pétroliers américains n’a pas tardé à faire mouche parmi les membres de l’OPEP, l’organisation qui regroupe onze producteurs de pétrole. Le cartel vient d’annoncer sa volonté de réduire sa production quotidienne d’un million de barils. De quoi inquiéter les grands pays consommateurs.
Depuis le 14 juillet dernier, les cours de brut ont chuté de près de 25 %, entamant ainsi les revenus des pays producteurs.
Dimanche 1er octobre, le Nigeria et le Venezuela, tous deux membres de l’OPEP, avaient déjà décidé de réduire leur production nationale de 120 000 barils et 50 000 barils respectivement. Une décision personnelle, avait alors dit l’OPEP, et qui avait été sans conséquences immédiates.
Mardi 3 octobre, le gouvernement américain estimait même publiquement que les réserves stratégiques, des Etats-Unis comme du reste du monde, étaient suffisantes en cas d’urgence pour pallier un arrêt complet des exportations de brut de l’Iran pendant 18 mois.
Enfin, le lendemain, mercredi 4 octobre, le département américain à l’énergie publiait des données sur ses réserves, estimées à 10 % au dessus du niveau annuel. Avec un bémol tout de même, si le volume de barils en stock a augmenté de 3,3 millions, ceux de fioul de chauffage et de diesel restent à des niveaux bas alors que l’hiver approche et que la consommation de ces énergies devraient logiquement croître fortement.

Il semble donc que ces annonces aient réveillé les membres du cartel, craignant que ces stocks ne fassent trop baisser les prix. De fait, mercredi, le prix du panier OPEP, c’est-à-dire la moyenne des prix des onze bruts produits par les onze membres, est symboliquement passé sous la barre des 55 dollars le baril, à 54,19 dollars. Le cours a donc franchi le seuil de tolérance de l’OPEP.
Et sa réponse ne s’est pas faite atteindre. Six pays, l’Arabie Saoudite, l’Algérie, le Venezuela, le Nigeria, la Libye et le Koweit, ont décidé de réduire leur production, même s’ils n’ont pas précisé de date. Il s’agit là d’une première pour le cartel depuis juin 2004. Bien au contraire, ces derniers mois, l’OPEP avait maintenu sa production à 29,47 millions de barils par jour, après une augmentation de 500 000 barils par jours en juillet 2005 pour répondre à la demande américaine et chinoise.

Un million de barils par jour en moins
Cette réduction porterait sur près d’un million de barils par jour, soit 4 % de la production totale. Rappelons que l’OPEP exporte un tiers du pétrole mondial et que ses pays abritent 65 % des réserves estimées.
C’est l’Arabie Saoudite qui devrait le plus freiner sa production, avec une diminution de 300 000 barils quotidiens. Une mesure assez surprenante pour le premier exportateur mondial qui était jusque là hostile à des prix jugés trop élevés de peur qu’ils ne limitent la croissance économique et ne poussent les pays consommateurs vers des énergies alternatives.
Parmi l’OPEP, tous les pays donc ne seront pas concernés par cette baisse de la production. Ainsi, l’Irak est exempté de quotas et l’Indonésie, certes producteur, est importateur net de brut.
Il se pourrait que les onze membre se réunissent bientôt pour évaluer leur politique, même si l’information tout d’abord donnée par une agence de presse algérienne, reste encore floue.
Cette politique de réduction de la production, ajoutée à une consommation accrue, notamment de la part des ménages, dans les pays développés, risque d’entraîner une remontée des prix. Sans oublier une demande chinoise de plus en plus pressante et de sérieux risques géopolitiques, en Iran, ou même au Nigeria, où les puits de forage font l’objet d’attaques de guerillas très fréquemment.
Ce matin, le pétrole remontait légèrement, + 0,43 % à 60,25 dollars, à la bourse de New York.

Francebourse.com - Alexandra Voinchet
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