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Citigroup : la banque ne manque pas d’appétit

Article du 19/10/2006
Menacé par Bank of America, qui lui dispute le titre de première banque mondiale, pressé par ses actionnaires de tailler dans ses coûts, Citigroup est sur tous les fronts. La banque américaine met décidément le secteur bancaire en ébullition.
Hier, elle a annoncé son entrée dans le capital, à hauteur de 20 %, de son homologue turque, l’Akbank, troisième établissement bancaire du pays avec 35,8 milliards de dollars d'actifs. Citigroup va acheter 28 milliards d'actions auprès de la famille Sabanci, principal actionnaire d'Akbank, pour un montant estimé de 3,1 milliards de dollars.
Et aujourd’hui, Citigroup semble en passe de remporter l’appel d’offre sur la Guandong Development Bank, face à la Société Générale. Le dossier oppose les deux géants depuis près d’un an. Le consortium emmené par Citigroup propose de racheter 80 % du capital de la GDB, dont 20 % réservés à Citigroup, pour 3,1 milliards de dollars. Celui emmené par la banque française, pour le même montant, souhaite une entrée à hauteur de 85 % du capital. Seul le voyage de Jacques Chirac en Chine la semaine prochaine pourrait faire pencher la balance côté français. Pour les deux établissements, l’entrée dans le capital d’une banque chinoise est une étape majeure dans la prise de position dans le pays, car le marché chinois n’est en qu’aux prémisses de la libéralisation.
De plus, selon l'agence Reuters, Citigroup pourrait annoncer avant la fin du mois la reprise de la Bank of Overseas Chinese, établissement taïwanais dont les actifs s'élevaient à 8,2 milliards de dollars à la fin 2005. En Asie toujours, l'américain compte se développer sur le juteux marché indien où, fort de ses 39 succursales réparties dans 27 villes, il revendique déjà le titre de premier investisseur étranger du secteur financier.

Des vues en Europe ?
Citigroup et son nouveau patron, le successeur de Sandy Weill qui a pris les rênes de l'établissement voilà trois ans, Charles Prince, voient grand. Pour autant, après des rumeurs d’achat en Europe, portant sur Barclays, BBVA, BNP Paribas et même la Société Générale, ils tiennent à calmer le jeu. " Pour le moment, l'Europe de l'Ouest est moins attractive pour des acquisitions que d'autres régions du monde, comme l'Europe de l'Est ou l'Asie. " En fait, Citigroup l'acquisition de banques en dehors des Etats-Unis pour réduire sa dépendance à ses activités américaines. Dans un entretien accordé la semaine dernière au Financial Times, Charles Prince a indiqué qu'il avait pour objectif de faire passer la proportion des résultats réalisés à l'étranger de 45 % à 60 %.
Selon un banquier de la place, la banque américaine pourrait réaliser d'importantes synergies avec Barclays, alors que le BBVA lui ouvrirait en grand les portes de l'Amérique latine. Avec BNP Paribas tout comme avec la Société Générale, les synergies seraient importantes dans la banque d'investissement. Quelles que soient les intentions du géant bancaire américain, la taille des banques visées n'en fait pas des proies faciles : les capitalisations boursières atteignent des sommets. Soit 80 milliards d'euros pour BNP Paribas, dont le poids a aussi bénéficié de l'acquisition de l'italien BNL ; 70 milliards d'euros pour Barclays ; plus de 60 milliards pour l'espagnol BBVA et la Société Générale. Ce qui, compte tenu de la parité euro-dollar actuelle, fait tout de même cher pour un groupe certes riche. Enfin, ce n’est pas dans l’intérêt de la banque américaine de réaliser une opération hostile sur ses homologues européennes.
Toutefois, les deux banques françaises présentent une faille : l'éclatement de leur actionnariat. Hormis Axa, avec 5,70 % du capital à fin 2005, BNP Paribas ne dispose pas d'actionnaire de référence, les salariés de l'entreprise détenant une part équivalente à celle de l'assureur. Même cas de figure pour la Société Générale, dont les collaborateurs sont les premiers actionnaires.
Pour autant, Citigroup n’est pas dans meilleures dispositions. La banque sort à peine d’une période pendant laquelle la Réserve fédérale lui avait interdit toute acquisition, du fait de son implication dans des scandales réglementaires. Reste que la stratégie de croissance externe en Asie semble pour le moment plus aisée et moins risquée pour Citigroup, qui a tout intérêt à se tourner vers les pays asiatiques où la croissance est plus attractive que dans la vieille Europe, pour un coût à l’entrée nettement moindre.

Citigroup doit annoncer dans la journée ses derniers résultats trimestriels. Au premier semestre, le résultat de Citigroup s'est inscrit à 10,8 milliards de dollars, en hausse de 7 %. Mais, dans le même temps, ses dépenses ont bondi de 17 %, ce qui a plombé sa rentabilité.
Sur les marchés, le titre a augmenté de 0,28 % à 50,19 dollars.

Francebourse.com - Alexandra Voinchet
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