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La Société Générale dévoile des résultats très attendus

Article du 21/02/2008

Mnemo : GLE


En pleine tourmente, la Société Générale a dévoilé ce matin, avant l’ouverture de la Bourse, des résultats 2007 qui, il va sans dire, sont fortement impactés par la fraude découvert en son sein il y a quelques semaines.
Cette fraude a occasionné une perte de 4,9 milliards qui a plongé dans le rouge ses comptes du quatrième trimestre, annonce la banque dans un communiqué. Au dernier trimestre 2007, la Société Générale affiche une perte de 3,351 milliards sous l’effet conjugué de la fraude et de la crise du « subprime », dont la facture s’élève à 2,2 milliards sur ce seul trimestre et à 2,6 milliards sur l’ensemble de l’année. En excluant ces pertes « non autorisées et dissimulées », la banque affiche un résultat d’exploitation de 163 millions d’euros sur le dernier trimestre de l’exercice.
La banque précise dans son communiqué que « dans le contexte de la crise financière, le groupe présente en 2007 une bonne résistance de ses revenus grâce à son socle robuste d’activité et son modèle solide de développement ». La Société Générale indique qu’elle entend poursuivre le développement de ses métiers et marchés à fort potentiel grâce à la forte génération de capital de ses deux métiers de coeur, à savoir le réseau de détail en France et l’activité de banque de financement et d’investissement (BFI). « Le groupe mettra également en oeuvre en 2008 son programme d’amélioration de l’efficacité opérationnelle », conclut la Société Générale.

Le résultat net chute de 82 %

Pour l’ensemble de l’exercice, le produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) s’inscrit en léger recul de 2,2 % (en données courantes) à près de 22 milliards d’euros (21,9 milliards exactement). A noter que sur le quatrième trimestre, le PNB chute de 32,6 %.
Le résultat brut d’exploitation annuel baisse de 13,6 % à 7,6 milliards d’euros en 2007.
Surtout, le résultat net chute de près de 82 % par rapport à 2006 où il était de 5,221 milliards.
La Société Générale a dégagé un résultat net part du groupe positif, de 947 millions d’euros en 2007. « Hors fraude », le bénéfice net serait ressorti à 4,167 milliards d’euros, précise le groupe.
Par activité, la banque de détail en France a obtenu un bon résultat dans un marché français pourtant atone (+ 7,7 %, à 1,375 milliard d’euros) tandis la banque de détail à l’international a profité de la croissance des pays émergents (+ 45,6 % à 686 millions). Les services financiers (crédit à la consommation, assurance) voient eux aussi leur contribution s’accroître de 15,2 % à 600 millions d’euros.
En revanche, la banque de financement et d’investissement (BFI), le principal moteur de croissance du groupe, mais qui concentre l’essentiel des pertes, a subi une perte 2,221 milliards, après un bénéfice de 2,338 milliards en 2006.
La gestion d’actifs, dont le résultat chute de 43 % pour atteindre 169 millions d’euros, a également souffert de la crise qui a « provoqué un fort mouvement de décollecte sur les fonds monétaires dynamiques, un segment sur lequel SGAM (Société Générale Asset Management, ndlr) avait une part de marché importante », selon le communiqué. Il précise que SGAM a choisi d’assurer la liquidité de ces fonds et que « le rachat d’actifs investis dans des sous-jacents de type crédit » pourrait entraîner de « nouvelles décotes de valorisation » au premier trimestre.
Cette mauvaise performance est toutefois compensée par la banque privée, dont le résultat a bondi de 35,2 %, à 215 millions d’euros.
A fin 2007, les capitaux propres du groupe s’élèvent à 27,2 milliards d’euros et son ratio Tier 1 devrait atteindre 8% après l’augmentation de capital. D’ailleurs, la banque lance ce jeudi son programme d’émission d’actions nouvelles pour 5,5 milliards d’euros, la souscription étant ouverte jusqu’au 29 février.
Pour 2007, le bénéfice par action est de 1,98 euros contre 12,33 euros en 2006. Le communiqué indique qu’il sera proposé le versement d’un dividende de 0,90 euro lors de l’Assemblée Générale du 28 mai prochain, en ligne avec son objectif d’un taux de distribution de 45 %. En 2006, la banque avait versé à ses actionnaires un dividende de 5,20 euros par action.

L’enquête sur les agissements frauduleux se poursuit

Par ailleurs, le « comité spécial » désigné par le conseil d’administration de la banque pour gérer la crise a rendu public hier soir les premières conclusions d’un audit interne effectué par l’Inspection générale. « A ce stade des investigations, aucune preuve de détournement ou de complicité interne ou externe n’a été constatée », écrit l’audit, alors qu’un courtier de la Fimat, une filiale de la Société Générale, qui aurait été en étroit contact avec la personne incriminée, Jérôme Kerviel, a été placé début février sous le statut de témoin assisté par la justice.
Le comité pointe également « l’absence de certains contrôles qui n’étaient pas prévus et qui auraient été susceptibles d’identifier la fraude ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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