Energies : la consommation nationale d’électricité a baissé d’1 % en 2006
Article du 08/01/2007
Si le réchauffement climatique et la clémence de cet hiver ne devaient avoir qu’un aspect positif, ce serait d’avoir contribué à la baisse de la consommation d’énergie en France. En effet, ce matin, interrogé sur les ondes de France Info, André Merlin, le président de Réseau Transport d’Electricité (RTE) avait une bonne nouvelle : la consommation française d’électricité a baissé de « l’ordre d’1 % » en 2006 sur un an. Une première puisque « cela fait neuf ans que l’on n'avait pas connu une telle évolution de la consommation », a-t-il souligné.
Le climat y est bien évidemment pour beaucoup. « Il n’a pas fait très froid au cours de l’année 2006. » Par suite, la consommation des ménages français a diminué.
Autre raison : les industriels, gros consommateurs d’énergie, se sont montrés plus raisonnables qu’à l’accoutumée. « L’augmentation des prix de l'énergie (…) a poussé à faire des économies mais a aussi provoqué un certain nombre de délocalisations vers d'autres pays en Europe et sans doute en dehors de l'Europe. » Cette baisse est particulièrement visible, selon André Merlin, dans les secteurs de l’automobile, de la chimie et du papier-carton.
Pour rappel, la consommation d'électricité en France était en hausse de 0,7 % en 2005. La consommation des ménages s’était accrue de 3 % tandis que celle des industriels baissait déjà de 3,6 %.
Toutefois, force est de constater que la consommation d’électricité a connu un boom au cours des deux dernières décennies. Et la panne géant qui a plongé dans le noir une partie de la France et de ses voisins européens n’est pas sans rappeler la fragilité d’un réseau qui parfois tourne à plein puissance. A ce sujet, le président de RTE a annoncé qu’un rapport définitif sur les raisons de la panne en novembre dernier serait rendu fin février. « Nous allons définir des règles encore plus strictes et contraignantes vis-à-vis de tous les gestionnaires de réseau. Si ces règles ne sont pas appliquées, il faudra qu’il y ait des sanctions financières très importantes » a –t-il déclaré.
Cette semaine, la Commission européenne devrait rendre public son « Paquet Energie ». L’institution semble décidée à aller plus loin dans le jeu de la concurrence (la libéralisation du marché de l’électricité connaîtra en juillet prochain une nouvelle étape avec l’ouverture du marché européen des particuliers), ce qui pourrait entraîner la rupture des liens entre ceux qui transportent l’électricité et ceux qui la produisent. Interrogé sur ce point, André Merlin n’a pas jugé nécessaire une cession de RTE par sa maison mère, EDF. « La France fait plutôt figure de bonne élève de la classe en ce qui concerne les réseaux. Nous sommes considérés comme l'un des gestionnaires de réseau les plus indépendants en Europe. »
RTE remplit des missions de service public, sous le contrôle de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), qui fixe notamment les tarifs d’utilisation des réseaux de transports et de distribution. Les missions de RTE : entretenir au coût le plus juste pour la collectivité le réseau, le développer en fonction de la demande, assurer la continuité et la qualité de la fourniture d’électricité, veiller à la sécurité d’approvisionnement et réduire l’impact sur l’environnement.
