Automobile : Les attaques se multiplient entre Porsche et Volkswagen
Article du 25/09/2007
Les passes d’armes se multiplient entre Porsche et les représentants du personnel de Volkswagen, qui craignent de perdre toute influence si le géant européen de l’automobile devait passer sous la coupe du fabricant d’automobiles haut de gamme.
Le patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, avait ouvert les hostilités au début du mois, lorsqu’il avait dévoilé ses plans pour prendre le contrôle de VW, dont il détient déjà environ 31%.
Il avait glissé au passage que s’il menait à bien son projet, il n’y aurait plus de « vaches sacrées » chez Volkswagen, dont la convention collective garantit actuellement des conditions de travail avantageuses aux employés.
Le directeur financier de Porsche a encore jeté un pavé dans la mare ce week-end en expliquant que le groupe de Stuttgart n’avait pas prévu d’accorder une place à un représentant de VW au sein de son directoire s’il venait à l’avaler.
Chez IG Metall, le puissant syndicat allemand, et le comité d’entreprise de VW, la colère monte. Le président du CE a même décidé de frapper un grand coup en portant l’affaire devant la justice. Son but : empêcher la transformation prévue de Porsche en une société européenne.
Car les représentants du personnel de VW verraient leur importance fondre comme neige au soleil dans cette nouvelle structure. Ils n’auraient plus que trois places dans le conseil de surveillance de Porsche SE, contre dix actuellement dans l’organe de surveillance de Volkswagen, soit au même niveau que Porsche. Un traitement inacceptable pour le président du CE de VW qui parle au nom des 324 000 salariés de Volkswagen, alors que Porsche n’en compte que 12.000.
A Stuttgart, l’attitude du président du CE irrite. D’autant plus que, selon une source proche du dossier, il a été tenu au courant de la future organisation du conseil d’entreprise de Porsche SE et n’y aurait rien trouvé à redire, avant de faire volte-face.
Cette affaire devrait connaître un tournant à la fin du mois d’octobre. Le tribunal du travail de Stuttgart a fixé au 24 une première audience concernant la plainte du comité d’entreprise de Volkswagen.
Et la Cour européenne de justice (CEJ) doit rendre le 23 octobre sa décision concernant la « loi Volkswagen », qui empêche pour tout actionnaire de détenir plus de 20 % des droits de vote du groupe allemand. Si elle disparaît, hypothèse la plus probable, Porsche aura la voie libre pour prendre le contrôle de VW.