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Vibrants hommages à Rafic Hariri

Article du 14/02/2007
Il y a deux ans jour pour jour mourait assassiné Rafic Hariri, l’ancien Premier ministre libanais. Le pays commémore son souvenir dans la peur, après de violents attentats hier, et dans l’incertitude politique, après deux années délicates, marquées par l’épisode de la guerre avec Israël cet été.

Homme politique sunnite modéré, Rafic Hariri prônait le compromis et soulignait que la coexistence de diverses communautés musulmanes et chrétiennes distinguait le Liban des autres pays du Proche-Orient. Il avait contribué à l’élaboration de l’accord de Taëf, qui avait mis fin à la guerre civile libanaise (1975-1990). Après la guerre, ce magnat des affaires avait conduit la reconstruction du centre de Beyrouth.

Pour cet événement, la ville de Beyrouth a été placée sous très haut dispositif militaire et des milliers de soldats, appuyés par de très nombreux blindés, quadrillent la ville. Des milliers de personnes sont attendues sur la Place des Martyrs, dans le centre de la capitale, où se situe la tombe de Rafic Hariri. Une place placardée de portraits, d’affiches contenant des extraits de discours de l’homme politique, ornée de bougies et de ballons bleus, la couleur de l’actuelle majorité parlementaire dirigée par Saad Hariri, le fils de l’ancien Premier ministre.

Non loin de là se situe depuis le 1er décembre un campement anti-gouvernement et des barrières de deux à trois mètres de haut, des barbelés, des panneaux de bois, des cordons de soldats ont été placés afin d’éviter tout contact entre les deux parties.

Entre la majorité anti-syrienne et l’opposition, les tensions sont vives depuis trois mois malgré les appels au calme des deux camps. Dernier en date, l’attentat à la bombe d’hier perpétré dans une région à majorité chrétienne, non loin du village natal du ministre de l’Industrie Pierre Gemayel, assassiné le 21 novembre dernier, a fait trois morts et 18 blessés. Selon Saad Hariri, il visait deux bus pour but de dissuader les Libanais de se rendre au rassemblement. Ce double attentat ciblait des véhicules de transport en commun, une première depuis la fin de la guerre civile. La Syrie pourrait y être impliquée.

Car, deux ans après la mort de Rafic Hariri, l’ombre de Damas pèse toujours sur ce petit pays de 4,5 millions d’habitants. Après 30 ans de contrôle, la Syrie retire son armée sous la pression internationale et de la rue libanaise au printemps. En juin 2005, après des semaines de rassemblement et d’émotion, les élections législatives portent au pouvoir les héritiers d’Hariri. Fouad Siniora, ami d’enfance et ancien ministre, est chargé de former un gouvernement de coalition qui tiendra tant bien que mal jusqu’à la crise avec Israël. En novembre dernier, il se disloque sous le départ de sis ministres chiites du Hezbollah et du mouvement pro-syrien Amal. Damas est alors accusée d’avoir fait échouer le projet de création d’un tribunal international pour juger les assassins d’Hariri. Le Conseil de sécurité de l’Onu et le gouvernement libanais de Fouad Siniora avaient approuvé les dispositions préalables à la création de cette instance mais pas le président libanais pro-syrien Emile Lahoud. Le Parlement libanais devrait revenir sur ce projet en mars.

L'ombre de la Syrie plane toujours

Depuis novembre donc, la situation politique interne s’est dégradée. Fin janvier, des heurts ont fait une cinquantaine de blessés dans le pays et des tirs ont même éclaté dans la capitale. Et ce malgré les tentatives de médiation de la communauté internationale et de pays voisins comme l’Iran et l’Arabie Saoudite. Le 25 janvier dernier, Paris a accueilli une réunion internationale pour tenter de sortir le Liban de la banqueroute dans laquelle la guerre le plonge progressivement. La dette libanaise atteint les 41 milliards de dollars. Les affrontements militaires de cet été, outre les dégâts humains, ont détruit des pans entiers de l’économie libanaise, laissant des villes et des paysages meurtris par les bombardements. Première victime, le tourisme. L’été dernier, le Pays du Cèdre s’apprêtait à recevoir plus de 170 000 touristes, ils auront finalement été moins de 30 000. Même la saison d’hiver subit les contrecoups de la guerre.
Lors de cette réunion, les grands pays comme la France ou les Etats-Unis ont accordé des enveloppes conséquentes mais qui restent toutefois insuffisantes pour remettre le pays sur pied, assurer les nécessaires réformes socio-économiques et politiques, redresser l’économie, permettre les opérations de déminage et d’enlèvement des engins non explosés…
Enfin, le contexte rend d’autant plus incertaine la mise en œuvre du plan de redressement économique de Fouad Siniora, qui lui a valu une grève nationale à la fin du mois dernier. Parmi ces réformes, figurent l’élimination du déficit budgétaire en cinq ans, des initiatives pour attirer les investisseurs étrangers et des mesures pour renforcer le système de sécurité sociale et réformer l’administration, la hausse des taxes sur les carburants, le relèvement de la TVA entre 2008 et 2010, l’ouverture du capital d’Electricité du Liban et la privatisation du secteur de la téléphonie mobile en 2007, puis de Liban Telecom en 2008.

Francebourse.com se joint au peuple libannais pour rendre à un hommage à un homme de courage, qui fut d'ailleurs très proche du Président Chirac

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