Le mandat présidentiel d’Emile Lahoud s’est achevé comme prévu vendredi sans qu’un successeur lui ait été trouvé, l’élection au Parlement ayant été repoussée une fois de plus. Le Liban se retrouve sans tête dirigeante et la vacance présidentielle pourrait bien durer, selon certains analystes, alors que le Parlement a été convoqué pour vendredi.
Pour l’heure, pour les observateurs de la vie politique libanaise, cette vacance du pouvoir ne change pas grand-chose dans un pays paralysé depuis plus d’un an et fort d’un gouvernement de Fouad Siniora très contesté
Les tractations entre la majorité parlementaire antisyrienne et l’opposition soutenue par Damas et Téhéran sont toujours dans l’impasse, malgré de multiples intercessions internationales. La crise libanaise est interprétée comme un prolongement du bras de fer opposant les Etats-Unis à la Syrie et à l’Iran. En 2005, la Syrie a été forcée de mettre fin à 29 ans de présence militaire au Liban, après avoir été pointée du doigt dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et d’autres figures antisyriennes. Damas a toujours nié toute implication. La Syrie est maintenant accusée par la coalition au pouvoir à Beyrouth de chercher à regagner son influence au Liban.
Beaucoup craignent que la crise ne dégénère en de nouvelles violences, dans un pays déchiré par une guerre civile de 1975 à 1990.