L’accélération de l’inflation en septembre est en grande partie due à la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation alors même que la forte augmentation des tarifs des grands groupes agroalimentaires comme Danone n’est pas encore entrée en vigueur.
Le mois dernier donc, les prix de détail ont augmenté de 1,5 % en rythme annuel, selon les données corrigées des variations saisonnières (CVS) de l’Insee.
Les prix de l’énergie ont progressé de 0,6 % sur le mois et de 1,4 % sur un an, soit le rythme le plus élevé depuis décembre dernier. Renchérissement du pétrole malgré un euro fort, relèvement des tarifs d’électricité, les ménages ont davantage mis la main à la poche.
De même dans les rayons des supermarchés où les prix de l’alimentation grimpent de 0,5 % sur le mois, contre + 0,3 % en moyenne sur cinq ans, et de 1,3 % sur un an. Et il faut s’attendre à un ticket de caisse alourdi d’ici quelques semaines. Danone, Lactalis, Bonduelle ont annoncé des hausses tarifaires pour novembre d’au moins 10 %.
Dans son dernier point de conjoncture, l’Insee prévoyait une accélération de l’inflation en fin d’année tablant sur un rythme annuel de 1,9 % en décembre. Cette « poussée de l’inflation » freinera donc d’autant l’amélioration attendue du pouvoir d’achat des ménages.
En France comme dans la zone euro où l’inflation repassée au-dessus du seuil de 2 % en septembre (+ 2,1 % après + 1,7 % en août), la question de l’attitude de la BCE se pose à nouveau. « Soit la BCE augmente ses taux d’intérêt au risque d’accentuer le freinage conjoncturel en Europe, soit elle les maintient au niveau actuel au risque de voir l’inflation s’approcher progressivement de la barre des 2,5 % », résume Nicolas Bouzou, économiste du bureau d’analyse indépendant Asterès. « Ce qui est certain, c’est que les chiffres d'inflation tombés ces derniers jours dans les différents pays de la zone euro excluent une baisse des taux dans un futur proche », prévient-il.