C’est une information divulguée par l’agence de presse russe Ria Novostu. Selon cet organe, les deux géants gaziers russes que sont Gazprom et Transneft pourraient bientôt lever des armées. Un groupe de députés russes représentant toutes les fractions de la Douma a en effet, la semaine dernière, déposé une proposition selon laquelle ces sociétés pourrait bénéficier du droit de posséder leurs propres services de gardes armées pour protéger leurs infrastructures de production et de transport et « garantir l’intégrité des productions nécessaires aux besoins de l’Etat fédéral, et assurer la surveillance de ce qui est extrait, traité, conservé et transporté, ainsi que celle des autres biens indispensables pour remplir les contrats étatiques, notamment lors de leur transport ».
Une sorte de super service de sécurité qui, certains craignent, pourrait dériver vers la création d’une milice légalisée. Le projet de loi, qui doit encore être validé, stipule que les employés « ont le droit de posséder, de porter et d’utiliser des armes de service et des moyens spéciaux à des fins d’autodéfense et dans l’exercice de leurs fonctions ». Selon le droit russe et la formulation de cette proposition, les futurs hommes forts auraient des droits bien étendus pour de simples gardiens : fouille d’individus et d’automobiles, droit d’employer son arme non seulement dans l’enceinte des ouvrages à surveiller mais aussi en dehors de ceux-ci, autorisation à recourir aux armes, y compris au moment de grande affluence, si une attaque est lancée contre l’ouvrage placé sous leur protection.
Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta, cette initiative qui émane des monopoles naturels serait soutenue par l’administration présidentielle. Elle a pourtant quelques pourfendeurs en Russie, tels que le directeur du Centre d'études ethho-politiques et régionales pour qui « l’armement des entreprises suscite l’inquiétude, car, dans les conditions de la Russie, cela peut représenter un grand danger pour la société », peut-on lire dans les colonnes du journal.
