Chaque année depuis 12 ans, le ministère canadien de l’Environnement publie un palmarès des dix phénomènes climatiques ou météorologiques les plus marquants au Canada. Et cette année, la palme revient à la fonte record des glaces dans l’Océan Arctique.
En septembre, les glaces ne recouvraient plus que 4 millions de km² de l’Océan Arctique, soit une diminution de 23 % par rapport au précédent record de 5,3 millions km² qui avait été enregistré en 2005, selon le ministère. La surface de glace qui a fondu correspond en gros à la taille de la province canadienne de l’Ontario ou d’un pays comme l’Afrique du Sud.
Fait exceptionnel, la navigation a été possible pendant près de cinq semaines en août et septembre dans le passage du Nord-Ouest, route maritime de l’archipel arctique qui permet de passer de l’Atlantique au Pacifique. Sur les 2 300 km de ce passage, il n’y avait en effet « qu’une vingtaine de kilomètres de glace, au lieu des 400 km observés habituellement », selon le ministère.
Le ministère note également que les deux derniers hivers dans le Grand Nord canadien ont été les « plus chauds jamais observés » et que la région n’a pas connu d’hiver « froid » depuis près de 15 ans.
La réduction de la surface des glaces observée cette année est comparable à celle que certains climatologues entrevoyaient seulement dans une trentaine d’années, ce qui, poursuit le ministère, accroît la possibilité que la glace « fonde encore davantage l’été prochain ».
Selon le ministère, il ne fait pas de doute que l’Océan Arctique est appelé à ne plus avoir de glace l’été pendant des périodes de plus en plus longues et que le principal facteur en cause est le réchauffement planétaire issu de l’activité humaine.