Le meilleur élève de la zone euro montre des signes de faiblesse, touché à la fois par la crise des « subprimes » et par le ralentissement du secteur de l’immobilier. Les performances économiques de l’Irlande se sont montrées moins bonnes que prévues en 2007 et l’incertitude prévaut pour 2008.
En 2006, l’économie irlandaise était encore la plus dynamique de la zone euro, avec 5,8 % de croissance du PIB. Une croissance principalement tirée par la consommation des ménages et le secteur de la construction.
Dépendante des investissements directs étrangers (IDE) et très dépendante des échanges extérieurs, l’Irlande est particulièrement exposée aux risques extérieurs.
Durant de nombreuses années, la bulle immobilière n’a cessé de gonfler, en raison des avantages fiscaux qui encouragent l’endettement et des offres des banques en termes de durée de remboursement. Les banques irlandaises proposent en effet des taux variables sur des très longues durées et pour la quasi-totalité de la valeur de la transaction. Il est ainsi surprenant que le système bancaire irlandais n’ait pas encore subi les conséquences de la crise internationale du crédit.
Le marché immobilier est en net recul. Les logements anciens ont perdu 7 % de leur valeur l’an dernier.
En 2008, l’investissement global (ménages et entreprises) devrait diminuer compte tenu du retournement du secteur de la construction – les investissements dans ce domaine représentant plus de 13% du PIB (contre moins 6 % dans la zone euro). Selon l’Expansion, le nombre de maisons construites pourrait baisser de 40 % en 2008, comparé à l’an dernier.
Cette année, la croissance devrait ralentir autour de 3 %, contre 4,7 % en 2007, prévoit la Mission économique française ainsi que la direction des études économiques du Crédit Agricole. L’inflation devrait atteindre 2,4 % à 2,5 %.