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Croissance : le rapport de la commission Attali rendu mercredi

Article du 22/01/2008
La commission présidée par Jacques Attali doit rendre mercredi au président Nicolas Sarkozy son rapport sur « la libération de la croissance » française: en partie révélé, il compte plus de 300 propositions, certaines déjà polémiques, qui visent à « changer la France ».
Moins de cinq mois après l'installation de la commission, c'est un pavé de plus de 200 pages que va remettre l'ancien sherpa de François Mitterrand.
Révélé par la presse vendredi dans une version provisoire, ce rapport fixe comme objectif la réduction des dépenses publiques, dont la part dans le produit intérieur brut (PIB) devrait baisser d'environ un point par an, afin de remettre la France dans la « moyenne européenne en 2012 ».
Il entend surtout donner au pays un point de croissance supplémentaire d'ici à fin 2012, ce qui se traduirait par un taux de chômage abaissé à 5%, la création de 150 000 emplois, de 90 000 nouveaux logements sociaux ou encore une dette publique ramenée à 55% du PIB.
Titré « 300 propositions pour changer la France », le rapport provisoire en compte en fait 314, déclinées autour de « huit ambitions » et vingt mesures jugées « fondamentales ».
Présenté comme « non partisan », son inspiration est clairement libérale. Il s'agit par exemple de permettre à chacun de « travailler tôt et aussi longtemps qu'il le souhaite » ou d'ouvrir les professions réglementées (pharmaciens, taxis, coiffeurs, notaires, etc.) à la concurrence.
« Mais les propositions visent aussi à accompagner ceux qui souffrent le plus », nuance Philippe Aghion, économiste, professeur à Harvard et l'un des 43 membres de la commission.
Le rapport propose ainsi de considérer la formation de tous les chômeurs comme une activité nécessitant rémunération, de former en priorité ceux qui ont une qualification faible, d'accroître l'offre du logement social ou encore de développer l'accès à la propriété des plus modestes.
Hétéroclites, parfois iconoclastes, les propositions balayent un très grand nombre de thèmes, avec une large place faite à l'enseignement, au développement durable, aux PME ou encore au marché du travail.
Certaines ont déjà suscité la polémique, comme l'idée de faciliter l'immigration pour faire face aux pénuries de main-d'oeuvre dans certains secteurs. La perspective de supprimer les départements dans les dix ans à venir, l'une des mesures phares du rapport, a aussi fait bondir nombre d'élus, de droite comme de gauche.
Permettre aux parents de choisir le lieu de scolarisation de leurs enfants, imposer l'achat par les administrations publiques de véhicules hybrides, faire évaluer tout agent d'un service public: originales, certaines mesures pourraient s'avérer difficilement applicables.
Plusieurs s'inscrivent dans la veine de réformes déjà engagées comme la représentativité syndicale ou la sécurisation de la rupture amiable du contrat de travail.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est félicitée dimanche que le gouvernement ait « anticipé » les conclusions de la commission, citant notamment « la réforme du marché de l'emploi par la fusion de l'ANPE et des Assedic ».
Tout en saluant le travail de la commission, le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, a de son côté prévenu lundi qu' « on ne pourrait pas ouvrir tous les fronts en même temps ».
« Ce que vous proposerez, nous le ferons », avait pourtant assuré Nicolas Sarkozy en installant la commission.

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