Le CAC 40 a réduit ses pertes en fin de séance mais il lâche tout de même 0,08 % en clôture, à 4 869,79 points.
Ce mois de janvier demeurera le pire de l’histoire à Paris et se traduit par la correction la plus sévère depuis les - 17,5 % de septembre 2002. Le CAC 40 abandonne depuis le 1er janvier 13,26 %.
La Bourse de New York a ouvert en net repli aujourd’hui, après de nouveaux signes de l’essoufflement de l’économie américaine et des difficultés accrues pour les rehausseurs de crédit. Voyant leur vitale note « AAA » de plus en plus remise en cause par les agences de notation, ces groupes, qui assurent des milliards de dollars d’obligations, risquent d’aggraver la crise financière actuelle.
Ce soir, à 17h46, le Dow Jones gagnait 0,54 % à 12 510,38 points et le Nasdaq progressait de 0,82 % à 2 368,24 points.
« Les craintes concernant les rehausseurs de crédit et des données économiques négatives se combinent pour peser sur le marché », a expliqué Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners.
Les statistiques ont en effet été nombreuses aujourd’hui aux Etats-Unis qui confortent les anticipations de récession aux Etats-Unis, ou de ce côté-ci de l’Atlantique.
A noter également la décision de la Fed hier d’abaisser, pour la deuxième fois en huit jours, son principal taux directeur en le ramenant à 3 %. En un peu plus d’une semaine, la Réserve fédérale a réduit ses taux de 1,25 point de pourcentage, ce qui est plus que l’ensemble de toutes les baisses de taux faites l’année dernière.
La décision de la Fed a en partie été motivée par le risque de récession aux Etats-Unis et a noté des tensions « considérables » persistant sur les marchés financiers et les risques qui pèsent encore sur la croissance économique. La banque centrale américaine a également réitéré ses inquiétudes sur une possible « aggravation de la contraction immobilière » et sur l’affaiblissement du marché du travail, même si elle n’avait pas en main le rapport sur l’emploi de janvier, qui sera dévoilé demain.
Cette nouvelle réduction du loyer de l’argent aux Etats-Unis était largement anticipée par les marchés.
La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit le 7 février, va de nouveau devoir résoudre la quadrature du cercle et trancher entre risque de ralentissement économique et inflation, cette dernière pesant fortement dans le sens d’un maintien du taux directeur à 4 %.
Le chiffre de l’inflation dans la zone euro est venu conforter certains avis. L’inflation s’est établie à son plus haut niveau depuis plus de dix ans en janvier, à 3,2 % sur un an, selon une première estimation de l’office européen des statistiques Eurostat.
Les analystes s’accordent sur un statu quo pour la prochaine réunion, n’anticipant une baisse du principal taux directeur de la zone euro qu’à partir du second trimestre 2008.
Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker et le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, ont jugé inquiétant l’écart qui se creuse entre les taux directeurs américains et européens, après la nouvelle baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis.
Du côté des devises, l’euro recule de 0,4 % face au billet vert, à 1,4812 dollar pour un euro. Le dollar profite de statistiques mauvaises aux Etats-Unis qui tendent à le renforcer dans son rôle de monnaie-refuge dans un contexte d’aversion au risque grandissante sur les marchés action.
L’once d’or cotait 923,75 dollars au fixing du matin, contre 919 dollars la veille au soir.
Le pétrole abandonne 2,56 % à 89,97 dollars au vu des craintes de récession américaine attisée par les statistiques du jour. Une récession aux Etats-Unis signifierait un ralentissement de la demande mondiale en énergie.
Les analystes attendent aussi l’issue de la réunion de l’OPEP demain mais tablent sur un statu quo des quotas de production malgré les appels des pays consommateurs à une hausse de l’offre pour dégonfler les cours.