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Etats-Unis : Le système financier entier est sous la menace

Article du 21/03/2008

La crise immobilière américaine, venue des prêts les plus risqués, dits « subprime », s’étend progressivement à d’autres catégories de prêts, menaçant par ricochet les marchés financiers de nouveaux déboires.
Défauts de remboursement des prêts, multiplications des saisies immobilières… les mauvaises nouvelles sont légion. Ainsi, l’agence de notation Standard and Poor’s a indiqué hier que le taux de défaut sur les prêts dits « Alt-A », catégorie située entre le « subprime » (risqué) et le « prime » (peu risqué), était en forte hausse en février. Ce taux a atteint 10 % en février, en hausse de 14 % par rapport à janvier.
L’attribution de ces prêts « Alt-A » est essentiellement basée sur l’historique du foyer en matière de paiements et de remboursements. Son examen ne doit pas révéler d'incident de paiement, condition qui n’est pas requise pour le « subprime ». Mais il s’agit souvent là de la seule condition majeure d’obtention du prêt, l’emprunteur n’ayant pas à fournir d’informations concernant ses revenus.
Le décalage entre l’augmentation des impayés entre le « subprime », constatée il y a plus d’un an, et le « Alt-A », qui commence juste à prendre de l’ampleur, s’explique d’abord par le fait que ce dernier a été émis massivement jusqu’en 2007, soit plus tard que le « subprime ».
L’autre facteur de l’effet retard vient de la structure de ces prêts. Ils permettent souvent de fixer de faibles mensualités durant les premiers mois ou les premières années. Mais lorsque la différence entre le montant restant à rembourser et le prix estimé du bien dépasse un certain seuil, les remboursements sont immédiatement revus à la hausse. Les faibles remboursements initiaux n’ayant pas empêché le montant encore dû de gonfler et les prix de l’immobilier ayant tendance à baisser actuellement, de plus en plus de foyers sont concernés.
D’après l’agence Fitch, le montant des prêts « Alt-A » émis entre 2005 et 2007 dépasse 600 milliards de dollars. Le 6 mars, Fitch a placé 160 milliards de dollars de titres adossés aux prêts « Alt-A » sous surveillance négative, ce qui implique qu’elle envisage de les dégrader.
En cas d’abaissement de notation de ces titres, les banques qui en détiennent encore en portefeuille seraient contraintes de passer de nouvelles dépréciations d’actifs. D’où un effet de contagion au marché financier dans son ensemble.
L’abaissement massif de notation par Moody’s sur des titres adossés au « Alt-A » et détenus par la banque Bear Stearns, le 10 mars, est bien l’un des facteurs qui a mené à sa perte. La décision de l’autorité de régulation des deux géants américains du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, de leur permettre de garantir davantage de prêts, n’est qu’une respiration.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP


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