Etats-Unis : Les fonds spéculatifs veulent tirer profit de la crise du « subprime »
Article du 03/04/2008
De nombreux fonds spéculatifs cherchent actuellement à tirer profit de la crise du « subprime » en rachetant à prix bradés des titres liés aux prêts immobiliers américains, dont les investisseurs cherchent à se débarrasser. « Le processus a démarré dès le quatrième trimestre 2007 et les fonds ont commencé à lever des capitaux, à embaucher des analystes », indique Ken Heinz, le président du cabinet Hedge Fund Research. Quelques-uns des plus grands fonds d’investissement, de BlackRock à Blackstone en passant par Apollo, sont entrés dans la danse. Plusieurs banques, notamment Goldman Sachs et Morgan Stanley, se seraient même engagées sur cette voie par le biais de leurs fonds spéculatifs, d’après le Financial Times.
Les fonds cherchent avant tout à racheter des obligations adossées à des prêts immobiliers, les fameux ABS (asset backed securities). A la faveur de la détérioration du marché immobilier, beaucoup de ces titres ont vu leur valeur chuter. Le rendement des obligations, qui évolue en sens inverse de leur prix, a, dès lors, bondi.
Mais la crise du « subprime » ayant détourné beaucoup d’investisseurs de tout titre touchant, de près ou de loin, à l’immobilier américain, les fonds spéculatifs ne sauraient compter sur une plus-value à court terme liée à la revente de ces obligations. Les fonds pourraient donc garder ces titres jusqu’à maturité.
En outre, la stratégie de ces fonds ne va pas sans risque. Bon nombre des titres considérés contiennent encore les germes qui ont causé la débâcle du « subprime ». La prudence est tout de même de mise alors que les risques de pertes sont élevés.
Toutefois, si la plupart des fonds se concentrent sur les titres, certains s’aventurent directement sur le terrain de l’immobilier américain. Le géant BlackRock va, par exemple, créer une société baptisée PennyMac, destinée à racheter des prêts immobiliers en difficulté à des établissements financiers, puis à les gérer de manière à en augmenter le rendement. Selon le Wall Street Journal, PennyMac pourrait chercher à lever plus de deux milliards de dollars auprès d’investisseurs.