Pour la première fois depuis cinq ans, Deutsche Bank a vu ses comptes plonger dans le rouge au premier trimestre. La banque allemande enregistre une perte nette de 131 millions d’euros et une perte imposable de 254 millions d’euros. Une mauvaise performance qui l’a conduit à faire l’impasse sur sa prévision d’un bénéfice imposable de 8,4 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année.
Autre banque qui a publié ses résultats, IKB. Le petit institut de Düsseldorf, devenu le symbole des conséquences de la crise des prêts immobiliers à risque (« subprime ») en Allemagne, a essuyé une perte nette de 965 millions d’euros au premier semestre de son exercice décalé (avril à septembre 2007). Sur l’ensemble de l’exercice (clos fin mars 2008), la banque espère réduire cette perte à 200 millions grâce à l’aide massive que lui a apporté des banques allemandes et l’Etat fédéral. Pour autant, IKB n’exclut pas de nouvelles dépréciations d’actifs à l’avenir si la crise se poursuit.
Malgré la crise, Deutsche Bank se prépare à la consolidation du secteur bancaire. L’institution a déjà dit avoir en ligne de mire la banque postale Postbank et les activités allemandes du géant américain Citigroup. D’autres banques sont à vendre en Allemagne, dont IKB. Son patron a annoncé avoir neuf acheteurs potentiels, venus aussi bien d’Allemagne que de l’étranger. Allianz prépare aussi une éventuelle cession de Dresdner Bank, qui pourrait avoir lieu encore cette année, selon Constantin Rohrbach, analyste chez NordLB. Une autre hypothèse évoquée par la presse allemande est un mariage de Dresdner Bank avec Postbank afin de créer un nouveau géant bancaire aux côtés de Deutsche Bank.