Présidentielle : François Bayrou reste un élément clé de cette campagne d’entre deux tours
Article du 25/04/2007
Fort de ses 18,57 % de voix dimanche dernier, soit 7 millions d’électeurs, François Bayrou continue de peser dans cette campagne présidentielle. Il s’agit pour le leader centriste de capitaliser sur ce score pour donner une nouvelle dynamique au parti avant les législatives sans pour autant se faire cannibaliser par les deux partis encore en course. François Bayrou ne devrait donc pas donner de consigne de vote claire aujourd’hui.
Journée cruciale
On attend la décision du « troisième homme » des ces élections à ce sujet dans la journée, vraisemblablement vers 15h30, depuis un grand hôtel parisien. Depuis la diffusion des résultats, dimanche à 20h00, le leader centriste est courtisé à droite comme à gauche.
Après s’être déclarée disposée à accueillir des ministres UDF au gouvernement en cas de soutien de François Bayrou à son « pacte présidentiel » - auquel il est concevable « d’ajouter des choses » -, Ségolène Royal devrait revenir à la charge pour tenter de rallier les voix centristes.
A l’UMP, les proches de Nicolas Sarkozy devraient multiplier les appels du pied à l’électorat et aux élus centristes, d’autant plus que l’écart avec la rivale socialiste semble se réduire, au vu du dernier sondage Sofres qui accorde 51 % au candidat UMP contre 49 % à la socialiste.
Au second tour, les électeurs de François Bayrou vont probablement se diviser en trois blocs, prévoient les instituts de sondages. Ils se reporteraient à 39 % sur Ségolène Royal et à 35 % sur Nicolas Sarkozy, tandis que 27 % s’abstiendraient ou n’ont pas exprimé d’intentions de vote, selon Ipsos.
Lors de cette allocution, François Bayrou devrait également annoncer la création d’un parti « démocrate », qu’il a appelé de ses voeux.
Il doit aussi donner sa réponse à l’appel qui lui a été lancé par Ségolène Royal, pour « un débat ouvert et public ».
Sarkozy avait proposé à François Bayrou une « alliance » anti-Chirac en 2004
C’est une information du site internet du journal Sud-Ouest. Un enregistrement des propos de François Bayrou, effectué le 16 mars au cours d’un entretien avec des lecteurs dans les locaux de Sud Ouest à Bordeaux, est à la fois diffusé sur le site et retranscrit dans les pages du quotidien. Dans cette vidéo, François Bayrou affirme que Nicolas Sarkozy lui avait proposé il y a trois ans une « alliance » contre Jacques Chirac. « Je te propose une alliance contre Chirac. On va faire les jeunes et on va le démoder, lui qui est vieux. On va lui faire la guerre et, au bout du compte, on fait une alliance contre Chirac », aurait déclaré Nicolas Sarkozy, affirmait François Bayrou. « Ca ne m’intéresse pas. Je ne veux pas faire d’alliance avec toi. Je ne veux pas faire une alliance contre Chirac sur le critère de l’âge. Cela ne me ressemble pas. Alors, tu fais ce que tu veux, mais moi, je ne le ferai pas », déclare le leader centriste dans la vidéo, en réponse à Nicolas Sarkozy.
L’UDF veut imposer des triangulaires aux législatives
Au vu des scores de l’UDF (cf carte) à la présidentielle, le parti centriste compte bien pencher sur la balance lors des élections législatives des 10 et 17 juin prochain et imposer pas moins de 400 triangulaires.
En 1997, l’ex-RPR avait souffert de triangulaires avec le Front national, estimant alors avoir perdu de ce fait plus de 70 circonscriptions.
Les tractations politiques concernent donc également les législatives. Nicolas Sarkozy a fait valoir qu’il faisait une distinction entre les députés centristes qui le soutiendraient et ceux qui ne le feraient pas, a-t-on appris auprès d’élus UMP. Ce qui signifie que la droite ne présenterait pas de candidat aux législatives contre les UDF ayant rallié Nicolas Sarkozy. Huit parlementaires UDF l’ont rejoint avant ou depuis le 22 avril.
