Critiques et défections. Le MoDem est au nadir. On est en effet loin des heures dorées de l’avant premier tour de l’élection présidentielle quand le MoDem – alors UDF – faisait figure de dangereux challenger.
Depuis François Bayrou a échoué au pied de la finale. Entre les deux tours, il a perdu quelques puissants alliés comme son fidèle Hervé Morin, passé à droite et depuis devenu ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy.
Qu’importe, l’UDF veut peser sur la balance politique. Il change pour cela de nom, continue le combat pour les législatives… Mais rien n’y fait. Le MoDem ne semble plus branché.
Dernier trublion en date : Jean-Marie Cavada qui a finalement décidé de se présenter à la mairie du XIIe arrondissement parisien sous les couleurs de l’UMP. Il vient d’annoncer la création d’ « une structure pour accueillir les militants du MoDem » en déshérence, « cercle » « qui s’appellera l’Alliance des citoyens pour la démocratie ».
Parmi les ralliés du Nouveau Centre, la critique reste vive. Ainsi, Hervé Morin a-t-il estimé dimanche sur Radio J que le Modem de François Bayrou était devenu « un radeau de la Méduse » au service d’une « dérive personnelle totale ».
Tout comme Jean-Marie Cavada, Hervé Morin pose une question : « savoir pourquoi tout le monde ou presque a quitté le bateau » de François Bayrou.
Le nouveau ministre et l’eurodéputé semblent s’accorder sur la personnalité du leader centriste. Selon Jean-Marie Cavada, François Bayrou n’a qu’une idée en tête, « atteindre 2012 » pour être candidat à la présidentielle. Pour Hervé Morin, François Bayrou « espère que le gouvernement échouera dans les cinq ans qui viennent et qu’il pourra récupérer les marrons du feu ». De facto, avec le MoDem, officiellement fondé ce week-end, François Bayrou fait un pari difficile. Si 6,8 millions de Français ont voté pour François Bayrou le 22 avril, le MoDem ne revendique que 60 000 adhérents. Lesquels, réunis en congrès, ont élu à presque 100 % François Bayrou comme chef de parti.
L’année 2008 devrait donc être déterminante pour cette « nouvelle » formation, une année marquée par des élections municipales mais aussi, dans le spectre politique, l’affaiblissement du Parti socialiste et le premier bilan du gouvernement. C’est cette brèche qui pourra donner son souffle au MoDem s’il parvient toutefois à saisir le courant des insatisfaits de la gauche comme de la droite. L’enjeu du MoDem : fédérer des gens venant d’horizons différents autour d’un homme qui reste assez populaire chez les Français, selon les sondages.
La tâche sera d’autant plus difficile qu’un autre ancien de l’UDF, André Santini, devenu président délégué du Nouveau Centre, appelle à « un Grenelle du centre ». « Face au hold-up des militants de l’UDF perpétré par Bayrou, je propose un rassemblement ouvert de tous les sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens », explique-t-il.
