L’UDF est morte, vive l’UDF. Ou du moins le parti démocrate qui devrait succéder au parti centriste au lendemain du premier tour de la présidentielle lors duquel François Bayrou a fait une très belle percée, en recueillant 18,57 % des voix. « Le parti démocrate proposera de refonder nos institutions pour que le mot démocratie trouve son sens en France (...) il saisira toutes les occasions d’imposer la séparation des pouvoirs (...) la création d’une démocratie sociale pour le XXIè siècle », a exposé François Bayrou en milieu d’après-midi.
Ce parti « présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d’abord aux élections législatives (de juin), pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression », a-t-il expliqué devant la presse.
Pas de consigne de vote
Avec cette nouvelle naissance, on peut comprendre la stratégie du « troisième homme » de ne pas donner de consignes de vote alors qu’il est courtisé par la droite comme par la gauche. « Je ne donnerai pas de consigne de vote. J’estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix », a déclaré François Bayrou. « Je ne reviendrai pas en arrière sur notre chemin de liberté. Je ne cherche ni n’accepterai aucune soumission ou ralliement à l'un des deux camps », a-t-il ajouté.
L’ex-candidat a écarté l’éventualité d’accepter un poste de ministre dans un gouvernement issu de l'élection du 6 mai. C’est « absolument impossible, dans la situation actuelle », a-t-il dit.
Toutefois, François Bayrou accepte le débat que lui a proposé la candidate PS Ségolène Royal, ajoutant qu’il est prêt à en faire autant avec Nicolas Sarkozy (UMP) si ce dernier le proposait. « Je suis un homme d’ouverture, ouvert à toute discussion de bonne foi. Ségolène Royal a proposé d’avoir avec moi un débat ‘public et ouvert’. J’accepte ce débat, sans arrière-pensées, par exemple à la télévision ».