Dans le cadre de l’affaire du « Sentier II », la justice se penche sur le fonctionnement de huit comptes de la Société Générale à travers lesquels auraient circulé entre 1998 et 2001 un total de 210 millions de francs (32 millions d’euros) d’origine frauduleuse, selon l’accusation. Ces comptes étaient détenus par des associations ou entreprises dont les dirigeants sont accusés de trafics de chèques entre la France et Israël, détournements de fonds ou abus de biens sociaux.
Le président de la Société Générale, Daniel Bouton, trois cadres ou anciens cadres de la banque ainsi que la banque en tant que personne morale sont accusés d’avoir apporté leur concours à du blanchiment de fonds d’origine frauduleuse.
Hier, Daniel Bouton a défendu devant le tribunal correctionnel de Paris la politique de sa banque pour lutter contre le blanchiment. Il a insisté sur l’existence au sein de la banque d’une « cellule spécialisée, indépendante » chargée de la lutte contre le blanchiment et notamment de travailler avec Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Economie. D’une manière générale, Daniel Bouton a expliqué que « de très grosses organisations comme la Société Générale risquent l’engorgement par l’excès d’informations qui peuvent être transmises au niveau supérieur ».
Jugé pour blanchiment aggravé, il encourt dix ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende.