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Présidentielle : le « Mouvement démocrate » de François Bayrou devra survivre aux législatives

Article du 10/05/2007
Des lendemains qui déchantent. Alors qu’il s’apprête à lancer son « Mouvement démocrate », François Bayrou, fort de son score au premier tour de la présidentielle, est lâché par une grande majorité de ses députés.
Preuve en est des tensions internes au parti centriste : ce matin, à la Mutualité à Paris où doit se tenir le conseil national de l’UDF, partisans et opposants de François Bayrou ont fortement fait entendre leurs désaccords devant la salle. A l’intérieur de la Mutualité en revanche, les discussions se feront à huis clos et à bulletin secret lors du conseil national.
Le leader centriste veut former un nouveau parti du centre indépendant, « qui ne soit pas inféodé aux uns ou aux autres ». Mais cette idée de rompre avec la tradition ancrée au centre-droit pour s’ouvrir vers le centre-gauche n’est pas du goût de tout le monde.

Dilution

22 députés UDF sortants (les trois quarts du groupe) et un candidat centriste aux législatives ont affirmé hier dans une tribune au Figaro leur volonté « d’inscrire sans hésitation leur démarche dans la majorité présidentielle », « tout en conservant leur autonomie au Parlement, et sans intégrer l’UMP ». Un signal fort pour Français Bayrou à quelques semaines d’un autre scrutin crucial : les élections législatives.
Plusieurs des principaux lieutenants de François Bayrou ont pourtant refusé de le suivre dans cette « aventure », notamment le chef de file des députés Hervé Morin ou le député du Loir-et-Cher Maurice Leroy.
Pour le député européen Jean-Louis Bourlanges, « ce sera l’UDF plus un changement de sigle, moins ses parlementaires ».
Certains lui restent en revanche fidèles comme sa vice-présidente Marielle de Sarnez, le sénateur Michel Mercier, la sénatrice Jacqueline Gourault ainsi que le sénateur Jean Arthuis, le député européen Bernard Lehideux, et les députés Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques), Gérard Vignoble (Nord) et Anne-Marie Comparini (Rhône).
Enfin, d’autres rallient : Corinne Lepage, présidente du mouvement écologiste Cap 21, a annoncé mercredi qu’elle allait rejoindre le Mouvement démocrate. Elle sera suivie par Jean-Luc Bennahmias, député européen et ancien secrétaire national des Verts, qui devrait quitter ce parti pour rejoindre François Bayrou.
« Je ne crois plus à la structure du parti Verts français, et je n’assume pas le fait de faire un score à la présidentielle qui nous ramène 30 ans en arrière », a déclaré l’ancien responsable à l’AFP.
Jean-Luc Bennahmias a indiqué qu’il ne quitterait pas pour autant le groupe Verts au Parlement européen, ni son poste au conseil régional PACA. « Mais la rupture est consommée avec les Verts, et je ne reprendrai pas ma carte », a-t-il dit.
D’autres Verts envisagent de rejoindre le Mouvement démocrate, comme Christophe Madrolle, conseiller municipal de Marseille. Il a précisé à l’AFP que les discussions étaient « en cours » pour lui avec l'équipe de François Bayrou, sur la base d’une investiture pour les législatives à Marseille. Sa condition: que le mouvement s'engage à appeler au second tour à voter le cas échéant pour le candidat de gauche.

Retour de bâton

Car les législatives à venir risquent d’être difficiles pour les centristes, qui misaient au départ sur des triangulaires dans certaines régions. Si le Mouvement démocrate devrait présenter des candidats aux législatives dans les 577 circonscriptions - y compris celles des députés UDF sortants ayant soutenu la candidature Bayrou au premier tour, mais ralliés à celle de Sarkozy au second -, aucune victoire n’est assurée. Et la représentation du groupe centriste à l’Assemblée nationale pourrait même être en jeu.
L’UMP n’entend pas faire de concession. Le parti investira des candidats contre les sortants UDF n’ayant pas soutenu son candidat au second tour. A l’inverse, pour les 22 députés ayant soutenu Nicolas Sarkozy, il n’y aura pas de candidat UMP en face, à partir du moment où ils confirment « leur souhait d’appartenir à la majorité présidentielle et de soutenir son projet législatif », selon l’UMP.
Et François Bayrou devrait donc affronter un candidat UMP dans sa deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, a annoncé mercredi soir à la presse Alain Marleix, secrétaire national de l’UMP aux Elections. En 2002, aucun UMP n’avait été investi dans la circonscription du président de l’UDF, qui comme en 2007, venait d’être candidat à l’Elysée.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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