La Bourse de Tokyo a sévèrement chuté mardi : - 2,28 % à 12 865 points. Il faut dire que les nouvelles ne sont pas bonnes pour l’Archipel.
Pour la deuxième fois en deux mois, la Banque du Japon (BoJ) a revu à la baisse son jugement sur la situation économique du pays. Les craintes d’une récession sont palpables. Selon la définition la plus couramment admise, la récession est caractérisée par au moins deux trimestres consécutifs de recul du PIB.
Le produit intérieur brut japonais s’est contracté de 0,6 % au deuxième trimestre, sa plus mauvaise performance depuis sept ans. Au premier trimestre 2008 (janvier à mars), le PIB japonais avait crû de 0,8 % par rapport aux trois mois précédents. « La croissance économique a été lente dans un contexte de prix élevés de l’énergie et des matières premières et de croissance faible des exportations », résume la banque centrale dans un communiqué. Ce coup de frein à la croissance est en effet dû à un déclin des exportations, notamment vers les Etats-Unis, conjugué à des investissements plus faibles de la part des secteurs privé et public, et à une moindre consommation intérieure, sur fond de perte de confiance, d’inflation des prix et de stagnation des salaires.
Au cours de la période d’avril à juin derniers, la valeur des biens et services japonais expédiés à l’étranger a fléchi de 2,3 % par rapport au premier. La consommation a dans le même temps décliné de 0,5 %, les Japonais se montrant plus précautionneux, alors que leurs émoluments ne suivent pas la même progression que les prix des marchandises de première nécessité, lesquels ont tendance à grimper du fait de l’envolée des cours de l’énergie et des matières premières. La hausse des prix à la consommation a atteint en juin son plus haut niveau depuis une dizaine d’années, à 1,9 %, principalement à cause de l’alimentation et de l’énergie. De plus, les salaires n’ont pas suivi à la hausse, déplorait récemment devant la presse le Secrétaire d’Etat à la Politique budgétaire et économique, Kaoru Yosano.
De leur côté, les entreprises, notamment les plus petites d’entre elles, dont les marges sont rétrécies par la hausse des coûts d’approvisionnement, se sont aussi montrées moins enclines à investir alors que la conjoncture mondiale est maussade et l’avenir incertain. Leurs investissements ont dans l’ensemble diminué de 0,2 % sur un trimestre. La contraction des commandes publiques, du fait de contraintes budgétaires, a aussi pesé négativement.
Le gouvernement japonais se veut cependant optimiste. « Même si l’évolution du PIB a été négative au deuxième trimestre, l’économie japonaise n’est pas si déprimée », assure le secrétaire d’Etat Yosano. Le gouvernement prévoit toujours une croissance de 1,3 % pour la période d’avril 2008 à mars 2009.
Reste que la plus longue phase d’expansion économique que le Japon (78 mois de croissance économique) a connue depuis 1945 semble bel et bien terminée.