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Avions ravitailleurs: Boeing menace de se retirer par manque de temps

Article du 22/08/2008
La perspective que Boeing se retire du juteux appel d'offres de l'US Air Force sur sa flotte d'avions ravitailleurs a pris une tournure plus concrète vendredi, l'avionneur américain ayant clairement indiqué avoir besoin de plus de temps que le calendrier fixé par le Pentagone.

Boeing, qui semblait jusqu'ici résolu à avoir le dernier mot sur cet appel d'offres de 35 milliards de dollars, n'a désormais "plus beaucoup d'options à part ne rien présenter", a indiqué vendredi Dan Beck, un porte-parole, à l'AFP.

C'est une position plus radicale que les "hésitations" de Boeing rapportées il y a dix jours par la presse, et qui sous-entend que le tandem rival américano-européen Northrop-EADS resterait seul en lice.

"Nous avons demandé au Pentagone six mois supplémentaires pour soumettre notre proposition", a expliqué M. Beck vendredi. Or, le Pentagone a accordé un délai de 15 jours seulement, selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal, ce qu'on n'a pas voulu commenter chez Boeing.

Ce délai n'a pas non plus été confirmé par le Pentagone. Un porte-parole a indiqué que la priorité était "de progresser de manière rapide et efficace" sur ce dossier, l'armée utilisant une flotte vieillissante de "stations-essence des airs" qui attend un renouvellement depuis cinq ans déjà.

"Nous allons publier la semaine prochaine les détails de notre appel d'offres. Les modalités du calendrier y seront mentionnées", a déclaré le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman.

"Que les compagnies soumettent une offre ou non est leur propre choix", a-t-il ajouté.

Initialement accordé à Boeing de gré à gré en 2003, le contrat portant sur la livraison de 179 avions ravitailleurs a été annulé quelques mois plus tard sur fond de scandale de corruption. Il avait été réattribué en février dernier à Northrop Grumman-EADS.

Cette attribution a elle aussi été remise en jeu à la suite d'une plainte déposée par Boeing, qui contestait les conditions d'attribution du contrat.

In fine, la Cour des comptes américaine (GAO) a donné raison à Boeing, conduisant à la remise à plat du contrat en juillet dernier. Le Pentagone a peu après transmis aux candidats de nouvelles spécifications lors d'un point d'étape, et fixé au 1er octobre le dépôt des offres.

Pour Boeing, "il s'agit clairement d'un nouveau contrat" distinct du précédent, a martelé vendredi Dan Beck.

"Les spécifications ont changé" a-t-il poursuivi, car l'appareil désormais requis par l'US Air Force demande des capacités de transport de carburant plus importantes.

En l'occurrence selon Boeing, les capacités requises s'alignent plus sur le KC-45, version militaire de l'Airbus A330 présentée par Northrop-EADS, que sur le KC-767, dérivé du Boeing 767, un appareil plus petit.

"De ce que nous comprenons de la réunion d'étape il y a deux semaines, le Pentagone veut un autre type d'avion que ce qui avait été initialement demandé. Cela veut dire pour nous plus de temps pour préparer une offre pertinente et détaillée", a plaidé le porte-parole de Boeing.

Certains observateurs s'interrogeaient vendredi sur la stratégie de Boeing, entre un coup de poker misant sur des concessions côté Pentagone - pour avoir une réelle compétition sur le contrat - ou un choix d'abandon mûrement réfléchi.

Pour l'heure, Boeing semble parier sur un assouplissement de la part du Pentagone, comptant aussi sur les défenseurs du patriotisme économique à Washington pour appuyer sa demande.

Dans un entretien vendredi au Wall Street Journal, le patron de la division Défense de Boeing, Jim Albaugh, a fait remarquer que le ravitailleur était "un avion qui va être en service pendant 40 ans. Ce que nous demandons, ce sont quatre mois supplémentaires pour avoir une compétition qui ait un sens".


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