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Liban : le Nord s’embrase

Article du 21/05/2007
La reprise des violences dans le nord du Liban fait craindre l’embrasement d’un pays fragilisé par plusieurs semaines de guerre l’été dernier.
Dimanche et lundi matin, des bombardements auraient provoqués la mort de plus de 28 morts, dont plusieurs civils, selon un bilan non officiel et qui pourrait encore s’alourdir. Ces attaques sont le fait de l’armée libanaise qui traque des militants du groupuscule palestinien Fatah al-Islam. Le prétexte : arrêter des personnes soupçonnées d’être les auteurs d’un cambriolage de banque.
Mais les moyens employés sont grands, des chars ont été appelés. Les bombardements libanais en direction du camp de réfugiés de Nahr el-Bared à Tripoli, où se seraient réfugié les voleurs, auraient blessé près de 70 personnes. A l’heure actuelle, il semblerait que l’armée libanaise poursuive son siège du camp, qui selon des informations éparses, serait sans eau ni électricité. 30 000 réfugiés palestiniens vivent dans ce camp.
En outre, un attentat perpétré hier soir à Beyrouth dans le quartier chrétien d’Achrafié a fait une dizaine de blessés et un mort.

Le Fatah al-Islam, l’ombre de la Syrie

Au-delà de la volonté d’arrêter les voleurs présumés, ces attaques en disent long sur le désir des autorités libanaises d’éradiquer le mouvement Fatah al-Islam.
Et selon des éléments convergents, le camp de Nahr el-Bared abriterait un centre d’entraînement pour terroristes, dont l’objectif était de mener des actions en Europe et peut-être aux Etats-Unis.
Basé en Syrie, le Fatah al-Islam est un groupuscule extrémiste palestinien, émanation du prosyrien Fatah-Intifada, qui fit sécession du Fatah de Yasser Arafat au début des années 80. Le mouvement dit partager les analyses d’Al Qaïda, sans pour autant entretenir de liens opérationnels avec la nébuleuse dont Oussama ben Laden.
Son leader, Chaker al-Absi, est recherché dans trois pays depuis sa libération en Syrie. Parmi les militants du Fatah al-Islam tué par l’armée libanaise figurerait Saddam el-Hajdib, numéro 4 de l’organisation et soupçonné de participation à un attentat avorté contre un train l’été dernier en Allemagne. Considéré comme proche de l’ancien chef d’Al-Qaïda en Irak al-Zarqaoui, l’homme avait été jugé par contumace au Liban en relation avec cette tentative d’attentat.

Le risque d’embrasement

Face à l’attaque libanaise, le Fatah al-Islam n’entend pas pour autant se laisser faire. Un de ses porte-parole a averti que son mouvement riposterait. Et les violences pourraient s’étendre au-delà de Tripoli. Une zone déjà très instable et qui abrite 12 camp de réfugiés palestiniens, soit près de 400 000 personnes qui échappent à l’autorité des militaires et des policiers libanais.
Les militants du Fatah al-Islam ont donc choisi une zone de non droit particulièrement difficile à appréhender sur le plan de législation pour se retrancher. Les activistes palestiniens violent eux le droit de l’oNU en étant armés dans un camp de réfugiés. L’armée libanaise, qui ne compte que 40 000 hommes, n’a pas le droit de pénétrer dans le camp en vertu d’accords conclus il y a 38 ans. Mais le gouvernement pourrait envoyer l’armée dans l’enceinte du camp. Ce serait une première.
L’Organisation de Libération de la Palestine a proposé son aide au Liban, a annoncé Abbas Ziki, le représentant de l’OLP au Liban.

Le premier dossier brûlant pour Bernard Kouchner

Le tout nouveau ministre des Affaires étrangères français s’est entretenu au téléphone hier avec le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, lui exprimant la « solidarité de la France et sa confiance dans les autorités libanaises pour rétablir le calme et restaurer l’ordre », a annoncé dans la journée son ministère dans un communiqué.
Bernard Kouchner a également condamné « avec la plus grande fermeté » l’attentat qui a frappé Beyrouth dimanche soir et rappelé « l’attachement de la France à la mise en place du tribunal à caractère international chargé, notamment, de juger les assassins de (l'ancien Premier ministre libanais) Rafic Hariri et de ses compagnons ». Projet qui est sans doutes, entre autres, à l’origine de ces violences. Rafic Hariri a été assassiné, avec 22 autres personnes, dans un attentat à la camionnette piégée en février 2005 à Beyrouth, alors sous contrôle syrien.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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