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Législatives : Le MoDem en ordre de bataille

Article du 25/05/2007
Retour au Zénith hier pour François Bayrou. Dans cette salle de spectacles parisienne où le candidat à la présidentielle avait tenu son dernier meeting avant le premier tour du 22 avril, le « troisième homme » a voulu impulser une nouvelle dynamique pour les législatives.
Dans une salle comble, avec près de 6 000 personnes, arborant des T-Shirts orange, François Bayrou est apparu sous les couleurs de son nouveau Mouvement Démocrate : le MoDem.
« Nous avons commencé une longue marche, mais cette marche, pour moi, elle est enthousiasmante, elle est prometteuse », a-t-il assuré, s’adressant à « l'immense armée » des 6,8 millions de citoyens qui ont voté pour lui au premier tour et des « 75 000 volontaires pour l’adhésion » au MoDem.
Alors que nombre de députés UDF ont rejoint le candidat Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle et entendent créer un nouveau parti centriste, François Bayrou était entouré hier soir des plus fidèles : son bras droit Marielle de Sarnez, euro-députée, les sénateurs Jacqueline Gourault et Michel Mercier, les députés Anne-Marie Comparini et Gilles Artigues.
Des personnalités ayant rejoint le MoDem (Corinne Lepage venue de Cap 21, l’ex-Verts Jean-Luc Bennahmias) ont également pris la parole, ainsi que des candidats et de nouveaux adhérents. « Il n'y a rien de mieux qu’une traversée du désert pour atteindre l’oasis », a lancé le plus célèbre d’entre eux, l’acteur Vincent Lindon.
Face à cette scission interne du centre, François Bayrou s’est félicité de s’être « émancipé » de l’UMP. « Derrière le ralliement, il y a le désenchantement et puis l’effacement. Derrière le rassemblement, il y a le courage et le succès ».
Mais il est bien conscient de ses faiblesses pour le prochain rendez-vous électoral des 10 et 17 juin. « Nous risquons d’être un parti sans députés, eux seront des députés sans parti », observe un proche de François Bayrou.
La bataille s’annonce même « rude » pour le président du parti lui-même dans sa cir¬conscription des Pyrénées-Atlantiques. L’UMP a investi contre lui un ancien syndicaliste agricole, Jean-Pierre Mariné. Ce premier tour des législatives s’annonce donc difficile pour les 535 candidats du MoDem - un record depuis la création de l’UDF en 1978, comparé à seulement 217 candidats en 2002.
Parmi les candidats figurent aussi des Verts et des membres de Cap 21, le parti écologiste de Corinne Lepage, ainsi que l’ancien ministre Azouz Begag et l’ex-judoka Djamel Bouras.
Même si le parti est conscient de ne pouvoir constituer un groupe parlementaire d’au moins 20 députés - selon un sondage Ipsos publié mercredi, le MoDem obtiendrait 9 % au premier tour des législatives et en l'absence d’alliance, les projections en sièges ne lui donnent que 2 à 10 députés (TNS Sofres), voire 0 à 4 (BVA) -, son objectif est de jouer les trouble-fête au deuxième tour.
Le MoDem espère en revanche pourvoir se rattraper lors des municipales de 2008 puis lors des régionales et des européennes. « Nous avons commencé une longue marche » et « ce que nous allons commencer à ces élections législatives, nous allons le couronner aux élections municipales, régionales et européennes », a affirmé François Bayrou. « Dès l’année prochaine, dans dix mois, viennent les municipales, véritable occasion de reprendre à la base l’enracinement de terrain, avec des femmes et des hommes jeunes, nouveaux, dans toutes les communes françaises, une véritable ruche pour l’activité civique », a-t-il dit.
Il a aussi fait référence à l’Histoire. « En 1951, de Gaulle avait réussi à constituer un groupe parlementaire fort de plus de 100 députés » et « en quelques mois (...) presque tous ses députés ont rejoint le pouvoir de l’époque », a-t-il rappelé.
François Bayrou pense aussi à 2012…

Se mobiliser contre le pouvoir en place

En attendant, François Bayrou n’abandonne pas sa critique du pouvoir en place. Il a posé son mouvement en défenseur des citoyens, « face à cette immense entreprise de communication » et à « la sarabande effrénée des images, des annonces ». Car « qui leur dira la vérité ? », a-t-il demandé.
François Bayrou a dénoncé « la proximité affichée » de Nicolas Sarkozy « avec les plus grands groupes de médias », fustigeant « la nomination à la tête de TF1, annoncée par l’Elysée et non pas par l’entreprise, de l’un des plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy ». « Nous voulons une presse, des radios et des télévisions libres, non inféodées ! Nous en avons besoin pour nous et nos familles ! Nous ne voulons pas que nos organes d’information soient soumis à ces influences ! »
« Et je pense aussi aux journalistes, à leur vie de tous les jours : comment exercer le dur métier de journaliste avec au dessus de la tête ce type de craintes, ce type de contraintes, et même seulement avec le soupçon de ce genre d'influences ? », a-t-il demandé.
« Il est des sujets que personne d’autre que nous ne défendra », a-t-il affirmé, citant la réduction de la dette publique, les solidarités, l’Europe politique et l’introduction de la proportionnelle aux législatives. « L’état du pays, son angoisse, exige que nous ayons un nouveau projet de société, qui ne sera pas celui de l’argent roi, du matérialisme intégral », a-t-il dit.
Le leader centriste a également exprimé son « inquiétude » concernant la future franchise médicale projetée par le gouvernement et une éventuelle pause dans la lutte contre les déficits.
Ainsi, sur ce projet de franchise sur les soins médicaux, non remboursée par la Sécurité Sociale, qui attendrait 75 euros, François Bayrou a rappelé qu’ « il y a beaucoup de familles pour qui 75 euros, c’est beaucoup d’argent ».
En revanche, illustrant sa volonté de « soutenir quand l’action gouvernementale sera bien inspirée », il a approuvé le projet de « traité simplifié » du nouveau président de la République pour remplacer le projet de Constitution européenne.
François Bayrou a en outre annoncé pour « la dernière semaine d’août » des « grandes assises de la démocratie », pour fixer les statuts et les orientations de son nouveau parti. « Le but principal du Mouvement démocrate sera la naissance d’une génération politique nouvelle. Les gens en place, les notabilités sont chez les autres. Nous, nous avons la force de votre jeunesse », a-t-il lancé.
Refroidi par le départ des désormais ex-UDF, François Bayrou a tout de même souhaité que le futur MoDem se dote d’une « charte éthique » contre les « changements de camp ».

Les ex-UDF ralliés se lancent également dans la course à la députation

Les 24 députés sortants sur 29, ralliés à la majorité présidentielle, entendent créer un nouveau parti du centre, qui présentera plus de 80 candidats aux législatives. Forts de leur accord avec l’UMP, ils affirment qu’ « une trentaine » d’entre eux sont éligibles.
Ils seront candidats sous l’étiquette du PSLE (Parti social libéral européen), nouveau parti de centre-droit allié à l’UMP. Il s’agit notamment de Maurice Leroy (Loir-et-Cher), Hervé Morin (Eure), Charles de Courson (Marne), Nicolas Perruchot (Loir-et-Cher), Rudy Salles (Alpes-Maritimes), André Santini (Hauts-de-Seine), François Sauvadet (Côte-d’Or), Pierre Albertini (Seine-Maritime) et Christian Blanc (Yvelines).

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP


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