Législatives : « un combat pas facile » pour le MoDem
Article du 30/05/2007
Après la scission opérée au sein de l’UDF entre les deux tours de la présidentielle et la naissance prématurée de deux nouveaux partis, le « Nouveau Centre » rallié à la majorité présidentielle et le Mouvement Démocrate des fidèles bayrouistes, pas de répit pour le centre.
Le nouveau round de ce combat, lors du premier tour du scrutin des législatives, sera loin d’être « facile » pour François Bayrou
Refusant de faire « un pronostic chiffré » sur le score de son nouveau parti les 10 et 17 juin, François Bayrou a affirmé sur RTL que « le mode de scrutin est fait pour laminer ce qui n’est pas les deux grands partis ». La loi électorale est « absolument injuste. C’est une loi de représentation des majorités, ce n’est pas une loi de représentation équitable des Français », a-t-il dénoncé. « Or, on a besoin de pluralisme. ».
Il y a quelques jours, au Zénith, le leader centriste avait dénoncé le ralliement de ses anciens appuis car « derrière le ralliement, il y a le désenchantement et puis l’effacement. Derrière le rassemblement, il y a le courage et le succès. »Ce matin, François Bayrou a épinglé « deux abus de langage » concernant le « Nouveau centre » lancé officiellement hier par le ministre de la Défense Hervé Morin, ex-chef de file des députés UDF, François Bayrou. « Ce n’est pas nouveau (...) et ce n’est pas le centre », a-t-il ironisé, car, selon lui, « se rallier à un pouvoir alors qu’il vient d’être élu, c’est très ancien ». François Bayrou est toutefois bien conscient de la difficile tâche qui l’attend. « Nous risquons d’être un parti sans députés, eux seront des députés sans parti », observait un de ses proches avant le meeting du MoDem au Zénith de Paris, devant plus de 6 000 personnes, la semaine dernière.
La bataille s’annonce « rude » pour le président du parti lui-même dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques. L’UMP a investi contre lui un ancien syndicaliste agricole, Jean-Pierre Mariné. Ce premier tour des législatives s’annonce donc difficile pour les 535 candidats du MoDem - un record depuis la création de l’UDF en 1978, comparé à seulement 217 candidats en 2002.
Parmi les candidats figurent aussi des Verts et des membres de Cap 21, le parti écologiste de Corinne Lepage, ainsi que l’ancien ministre Azouz Begag et l’ex-judoka Djamel Bouras.
Même si le parti est conscient de ne pouvoir constituer un groupe parlementaire d’au moins 20 députés - selon un sondage Ipsos publié mercredi, le MoDem obtiendrait 9 % au premier tour des législatives et en l'absence d’alliance, les projections en sièges ne lui donnent que 2 à 10 députés (TNS Sofres), voire 0 à 4 (BVA) -, son objectif est de jouer les trouble-fête au deuxième tour.
Le MoDem espère en revanche pourvoir se rattraper lors des municipales de 2008 puis lors des régionales et des européennes. « Nous avons commencé une longue marche » et « ce que nous allons commencer à ces élections législatives, nous allons le couronner aux élections municipales, régionales et européennes », avait affirmé François Bayrou au Zénith. « Dès l’année prochaine, dans dix mois, viennent les municipales, véritable occasion de reprendre à la base l’enracinement de terrain, avec des femmes et des hommes jeunes, nouveaux, dans toutes les communes françaises, une véritable ruche pour l’activité civique », avait-t-il dit.
