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Politique : le PCF dans une situation délicate

Article du 06/06/2007
Hors de questions pour le parti communiste français de se défaire de ses biens. Pourtant avec seulement 1,93% des voix lors de l’élection présidentielle, le PCF ne sera pas remboursé de l’intégralité des frais de campagne. Certes le parti reconnaît une situation financière « tendue », mais il exclut toute vente de ses « bijoux de famille », que ce soit son siège signé Niemeyer ou sa tapisserie de Fernand Léger. En revanche, il pourrait être amené à réduire le nombre de ses permanents.
Le PCF n'a « aucune intention de céder son siège du Colonel Fabien », célèbre oeuvre de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, devenu emblème du parti, a affirmé lors d'une conférence de presse, Jean-Louis Frostin, trésorier du PCF. L'immeuble du Colonel Fabien, souvent visité et désormais classé, « n'est pas hypothéqué », et « n'a pas été non plus estimé, puisqu'il n'est pas à vendre », a précisé le trésorier.
Le parti n'a pas non plus l'intention de céder la tapisserie de Léger (« Liberté j'écris ton nom ») qui orne un mur du 5ème étage du siège, où se trouvent les bureaux de la direction, a-t-il souligné.
« Nous respectons ces oeuvres offertes par les artistes au combat communiste, elles ne seront pas vendues », a affirmé mardi Marie-George Buffet sur Europe 1.

Deux immeubles vendus

Le PCF a toutefois prêté pour trois ans renouvelable la célèbre « Joconde à la moustache » (L.H.O.O.Q) de Marcel Duchamp au centre Georges Pompidou, mais à titre gracieux, a précisé Jean-Louis Frostin.
Seule oeuvre que le parti est prêt à céder : un vitrail de Fernand Léger de trop grande dimension, impossible à exposer pour le parti, mais le musée d'art moderne de la ville de Paris n'en a pas voulu.
Le PCF s'est déjà délesté de deux immeubles en région parisienne: son centre de formation professionnelle à Essonne vendu en 2004, et un immeuble Boulevard Blanqui en janvier dernier, pour des raisons de « gestion » qui au passage ont renfloué les finances.
Le trésorier reconnaît que la situation financière du parti est « tendue » et « sérieuse », même s'il n'est « pas sur la paille » et qu'il « n'y a pas le feu au lac ».
La campagne présidentielle du PCF a coûté 4,6 millions d'euros (5,5 si on y ajoute les dépenses des fédérations). Compte tenu du score inférieur à 5% obtenu de Marie-George Buffet, le remboursement de l'Etat se limite à 800 000 euros. Le reste a été « préfinancé » et « provisionné », a souligné Jean-Louis Frostin qui a rappelé aussi une souscription de 550 000 euros des militants.
« Preuve est faite que le PCF n'est pas exsangue », souligne Olivier Dartigolles, porte-parole du parti.

Des législatives qui s'annoncent difficiles

Mais selon les sondages, le PCF ne devrait obtenir que 5 à 15 députés seulement lors des élections législatives, contre un groupe de 21 dans l'Assemblée sortante. Les aides publiques seront donc diminuées d'autant et la situation financière du parti risque encore de s’aggraver.
« Si on perdait 15 députés, cela causerait des problèmes », reconnaît Jean-Louis Frostin qui fera ses comptes au regard des résultats au soir du 16 juin. « Si nous avons des ressources en moins, nous verrons comment réorganiser nos moyens, notamment en diminuant la voilure », souligne-t-il.
L'une des variables d'ajustement sera le nombre de salariés permanents au siège du parti, actuellement de 55. Mais, assure le trésorier, « il n'y aura aucun licenciement, éventuellement des redéploiements et des départs en retraite ».

Francebourse.com, avec AFP
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