L’union fait la force. Et l’inverse est aussi vrai. Le parti centriste paie le prix fort de la scission d’entre les deux tours de la présidentielle. D’un côté, les ralliés sortent leur épingle du jeu, grâce à l’appui et au soutien de la majorité présidentielle. Le Nouveau Centre et ses 80 candidats pourrait même éventuellement constituer un groupe parlementaire au Palais Bourbon.
De l’autre, les fidèles de François Bayrou rassemblés sous l’étiquette du Mouvement Démocrate peuvent difficilement espérer plus de quatre sièges, selon les projections, pour 535 candidats.
Le score du MoDem au premier tour des législatives, estimé entre 7 % et 7,4%, marque certes un progrès par rapport au premier tour de 2002 (4,85 %), mais on est loin des 18,57 % recueillis par François Bayrou le 22 avril. L’essai n’a pas été transformé.
Que lui reste-t-il ? D’éventuelles alliances. Depuis Morlaas (Pyrénées-Atlantiques), le leader centriste a indiqué qu’il examinerait « les résultats circonscription par circonscription » « au calme et au cas par cas » pour concevoir d’éventuels désistements. Reste à savoir si ce pourrait être en faveur du PS ou de l’UMP.
A droite, on n’exclut pas l’idée de tendre la main à François Bayrou. Sur France 2 ce matin, l’ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin a appelé son parti à « tendre la main » au MoDem afin de remporter des « duels difficiles » contre la gauche.
A gauche, on ne cache pas non plus l’envie de se rapprocher avec le MoDem. Ce matin sur RTL, Ségolène Royal a déclaré qu’elle allait « prendre contact » avec François Bayrou. « A partir du moment où l'enjeu de ces élections législatives, c'est d'empêcher la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du même parti, ce que François Bayrou a souligné hier (...), il est évident que les électeurs du Modem doivent rejoindre les candidats du PS », a-t-elle expliqué.
C’est la seconde fois que Ségolène Royal tend la main à François Bayrou. Entre les deux tours de la présidentielle, tous deux avaient débattu publiquement devant les caméras, un « dialogue » inédit pour une présidentielle.
Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a également appelé dans la matinée les électeurs de François Bayrou à soutenir les candidatures de gauche au deuxième tour. « Je ne m’adresse pas au candidat, je m’adresse notamment aux électeurs », a-t-il précisé sur France Inter.
De son côté, le Mouvement démocrate a affirmé ce matin qu’il n’avait encore eu « aucun contact » avec le PS.
