Malgré le score aux élections législatives, le PCF ne peut faire l’économie d’une profonde réflexion sur son rôle en 2007. Avec seulement 1,94 % des voix au premier tour de la présidentielle, le parti communiste est tombé à un nouveau plus bas historique.
Un score qui n’avait alors pas manqué de faire lever des voix au sein de la formation de gauche. L’ancien numéro un, Robert Hue, dont le score de 3,37 % en 2002, avait été déjà jugé calamiteux, a pris sa revanche verbale au lendemain du 22 avril et multiplié les critiques à l’encontre de la « stratégie » d’alliance antilibérale tentée par la direction.
De son côté, le député-maire de Vénissieux André Gerin, chef de file d'une tendance orthodoxe opposée également à la stratégie d’alliance antilibérale, a violemment attaqué la direction. « Le PCF s’écroule, l'équipe du Colonel Fabien a largué l’identité du PCF : elle est discréditée et devient illégitime », a-t-il accusé.
Il semble en partie avoir été entendu puisque le PCF tiendra un congrès extraordinaire à la fin de l’année pour tirer le bilan de son échec électoral, avant la tenue fin 2008 d’un congrès ordinaire. Place du Colonel Fabien à Paris, les têtes pensantes du PCF veulent désormais débattre et ceci « sans tabou », demande Marie-George Buffet.
Mais pas question d’évoquer un changement de direction : le dossier est reporté au 34e congrès ordinaire, comprendre fin 2008. D’ici là, Marie-George Buffet entend rester à la tête du PCF.
Mais elle aura fort à faire entre la crise d’identité du PCF et sa crise de liquidité. Avec son résultat présidentiel, le PCF ne peut compter sur le remboursement de l’intégralité des frais de campagne. Or de question pour autant de vendre ses « bijoux de famille », que ce soit son siège signé Niemeyer ou sa tapisserie de Fernand Léger (« Liberté j'écris ton nom »).
En revanche, il pourrait être amené à réduire le nombre de ses permanents.
Le PCF s'est déjà délesté de deux immeubles en région parisienne : son centre de formation professionnelle à Essonne vendu en 2004, et un immeuble Boulevard Blanqui en janvier dernier, pour des raisons de « gestion » qui au passage ont renfloué les finances.
