Le dernier né de Boeing : le nouveau 787 Dreamliner. L’avionneur américain présente à partir d’aujourd’hui cet appareil vanté comme innovant et économe, le premier nouveau Boeing depuis treize ans.
Le carnet de commandes du Dreamliner est déjà bien rempli et Boeing espère qu’il régnera sur le marché des moyen et long-courriers de capacité moyenne.
Le premier exemplaire de ce biréacteur sortira de l’usine d’Everett, près de Seattle, dimanche. Les vols d’essai débuteront à l’automne et la mise en service devrait débuter dès 2008 avec la compagnie japonaise ANA qui avait passé commande en 2004.
L'avion se singularise par une utilisation massive de matériaux composites, au lieu de l'aluminium qui constituait jusqu'ici la norme dans la construction aéronautique.
Le Dreamliner, « à conditions de vol comparables, va consommer 20% de carburant en moins que les avions de même taille d'aujourd'hui », selon Boeing, qui pointe aussi les bénéfices pour l'environnement.
L'entreprise laisse par ailleurs entrevoir une réduction d'un tiers des coûts d'entretien.
Parmi les autres innovations du 787, dont Boeing espère écouler près de 2 000 exemplaires en vingt ans, un système de commandes non plus hydraulique mais électrique et côté confort en cabine, des hublots plus grands ainsi qu'une pressurisation plus confortable que sur les modèles actuels.
Le 787, qui commencera sa carrière commerciale quelques mois après l'A380, l'avion géant d'Airbus, emprunte une stratégie opposée pour atteindre le même objectif d'abaissement des coûts.
L'A380, dont une version dépasse les 800 places, vise à relier de grands aéroports de correspondances. Le Dreamliner est destiné à des liaisons entre villes moyennes et ne transportera que de 210 à 330 passagers selon les modèles.
Boeing se targue d'avoir déjà attiré 634 commandes fermes de 45 compagnies. Vendu entre 146 et 200 millions de dollars au prix catalogue, le 787, avec jusqu'à 15.750 km d'autonomie, pourra relier sans escale New York à Manille ou Moscou à Sao Paulo.
Face à ce que l'Américain qualifie de « meilleur lancement d'un avion commercial de (son) histoire », le consortium européen a réagi avec son futur A350, rival déclaré du 787 mais qui ne sera mis en service qu'en 2013.