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Sécurité routière : Des mesures strictes qui donnent des résultats

Article du 08/08/2007
Chaque année, la route continue de tuer. Face à la délinquance routière, Nicolas Sarkozy a une réponse : la tolérance zéro, qu’il prône depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur en 2002. Une méthode qui a fait ses preuves puisqu’en cinq ans, le nombre de morts sur les routes a baissé de 43 %, soit plus de 10 000 vies épargnées et 100 000 blessés évités.
Le chef de l’Etat ne transige sur aucun point. Il a décidé de ne pas suivre la tradition républicaine et de ne pas accorder d’amnistie aux automobilistes contrevenants, y compris pour les PV de stationnement.
Alcool au volant, excès de vitesse, non respect du code de la route, la lutte contre la délinquance routière se passe sur tous les fronts. Un point sur les principales mesures mises en place ces dernières années et qui permettent de continuer à faire baisser le nombre de morts sur les routes françaises. Objectif pour 2007 : moins de 4 200 tués.

L’alcool au volant : vers une interdiction totale ?

L'alcool est impliqué dans la moitié des accidents mortels qui surviennent le week-end et est la principale cause de 42% des accidents mortels touchant les jeunes de 18 à 24 ans durant la saison estivale. La règle est simple : avec un taux d’alcoolémie de 0,5g/l autorisé au volant, pas plus de deux verres.
Et les sanctions sont lourdes. Avec un taux d'alcool compris entre 0,5 et 0,8 gramme par litre de sang, le conducteur risque une amende forfaitaire de 135 euros, la perte de six points du permis de conduire, et une suspension du permis de conduire en cas de comparution devant le tribunal. Pour un taux d'alcool supérieur à 0,8 gramme par litre de sang, le conducteur risque une peine de deux ans d'emprisonnement, 4 500 euros d'amende et la perte de six points du permis de conduire.
Ce taux est-il encore trop élevé ? Certains estiment que oui, à l’instar du président du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), Robert Namias, qui a proposé le 10 juillet dernier sur RTL de l’abaisser à 0,2g/l. Mais pour le moment, il n’en est « pas question », lui a répondu le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau.
« Aujourd'hui, le seuil de 0,5 gramme paraît de bon sens. Le vrai problème, ce sont les gens qui vont très loin dans l'alcool. C'est les jeunes le samedi soir. C'est le mélange d'alcool et de cannabis. (...) », avait-t-il déjà expliqué fin juin. « Il faut renforcer les moyens de nos forces sur le terrain. Il faut procéder parallèlement à des contrôles salivaires pour le cannabis ».
Aussi, pour l’heure, la priorité est avant tout de faire respecter le taux de 0,5 g/l. Et l’ « autocontrôle » pourrait y aider. Dominique Bussereau a en effet estimé qu'il en fallait davantage, notamment grâce à un appareil intégré sur le tableau de bord des voitures à côté du GPS et de la radio. « Peut-être un petit détecteur qui permette à chacun quand on monte dans sa voiture de faire le point, qui est un objet peu coûteux et peu compliqué à intégrer sur les tableaux de bord, serait de la part des constructeurs une bonne initiative », a déclaré le secrétaire d'Etat aux Transports.

Des radars toujours plus nombreux

« On ne peut pas baisser la garde » sur le renforcement des contrôles, a déclaré Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie en charge de la sécurité routière, qui a fixé « l'objectif ambitieux » de 500 radars supplémentaires d'ici la fin de l'année, dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France paru le 13 juillet. Jean-Louis Borloo a noté « qu'il y a aujourd'hui un peu plus de 1 500 radars, fixes ou embarqués, le long des routes ».
Décidé par le Comité interministériel de Sécurité routière le 18 décembre 2002, le contrôle sanction automatisé (CSA) s’est en effet peu à peu installé dans le paysage routier français.
Dans les villes, ce sont 70 radars supplémentaires qui devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année, dont certains d’un nouveau type. Une vingtaine seront destinés à sanctionner la vitesse, dont deux installés à Paris, quai des Célestins et boulevard Ney. Et une cinquantaine seront mis en place pour contrôler le respect des feux tricolores et les distances de sécurité.
En cas d’excès de vitesse, les sanctions sont sévères. 90 euros d’amende pour une vitesse qui dépasse entre 20 et moins de 50km/h celle autorisée, entre un et quatre points retirées selon la vitesse constatée et la possibilité de se voir suspendre son permis de conduire pour une vitesse entre 30 et moins de 50km/h au dessus. Si le conducteur dépasse la vitesse légale de plus de 50km/h, l’amende est prononcée par un juge et peut monter jusqu’à 1500 euros, accompagnée d’un retrait de six points et d’une suspension de permis.

Le permis à points

Le permis à points est entré en vigueur en France le 1er juillet 1992. Et depuis le 1er mars 2004, les jeunes conducteurs se voient délivrer un permis de conduire doté d'un capital de 6 points pendant une période probatoire de trois ans (deux ans pour les automobilistes ayant fait la conduite accompagnée). Jusqu’à présent, si aucune infraction ou délit n’étaient commis durant ce délai, le capital de points passe automatiquement à 12. Mais après le 31 décembre 2007, la règle change : les jeunes conducteurs gagneront deux points après une année passée sans infraction, trois pour les conducteurs ayant suivi la filière AAC (apprentissage anticipé de la conduite).
En 2006, 8 millions de points ont été retirés. Et sur les 38 millions de permis de conduire en France, 69 000 de permis ont été invalidés. 73% des contrevenants sont des hommes.
Et pour récupérer des points, 100 000 personnes ont suivi, en 2005, un stage de sensibilisation à la sécurité routière au bout duquel le conducteur regagne quatre points.
Sinon, il faut attendre trois ans sans aucune infraction pour récupérer les points perdus. Une seule année si un seul point a été retiré.
Depuis le 2 juillet, tout conducteur peut connaître en quelques clics le nombre de points restant sur son permis de conduire. « Télépoints », un téléservice du site du ministère de l’Intérieur (www.interieur.gouv.fr), permet en effet de consulter à tout moment son solde de points. Mais le conducteur doit se rendre dans une préfecture afin qu’on lui communique un numéro de dossier et un code confidentiel qui garantissent la confidentialité des informations.

Des tests salivaires pour dépister la drogue au volant

Afin de s’attaquer à l’usage des drogues au volant, une campagne d’expérimentation de dépistage salivaire des drogues a été lancée fin juin dans une dizaine de villes et dans trois régions de gendarmerie.
Le test salivaire prévoit que l’automobiliste dépose un peu de salive sur une languette. Puis l’échantillon est mis au contact d’un produit chimique et en trois minutes, le gendarme est en mesure de dire si oui ou non le conducteur a consommé du cannabis, de la cocaïne, de l'ecstasy, des amphétamines ou des opiacés.
Un dispositif qui devrait à terme remplacer les tests urinaires, plus lourds à pratiquer.
Jusqu’à aujourd’hui, ces tests étaient pratiqués par un médecin au bord de la route. Et une fois révélés positifs, le consommateur de drogues devait subir une prise de sang pour confirmer le résultat. En 2006, 30 392 dépistages de ce type ont été pratiqués. Ces tests, facturés environ 3 euros chacun, ont donné lieu à 8 865 procès-verbaux.
Une fois la campagne d’expérimentation terminée et si le test salivaire s’avère satisfaisant, 100 000 contrôles annuels seront pratiqués.
230 personnes meurent chaque année sur les routes à cause de la consommation de stupéfiants, dont la moitié sont âgées de moins de 25 ans, selon une étude SAM (stupéfiants et accidents mortels) réalisée en 2005. L'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité estime pour sa part que 35 % des jeunes prendraient, les vendredis et samedis soirs, le volant sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool.

Francebourse.com – Manuelle Tilly

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