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Taux de chômage à 8% : L'embellie de juin, objet d'incertitudes

Article du 31/07/2007
Cinquième mois consécutif de baisse du chômage en France. Il serait tombé à 8% de la population active, au sens du Bureau international du Travail (BIT), selon un chiffre provisoire publié lundi par le gouvernement. Mais, alors que beaucoup d'emplois sont créés en intérim, cette embellie reste l’objet d'incertitudes.
Fin juin, la France comptait 1 962 700 demandeurs d'emploi dans la catégorie 1 qui sert de baromètre officiel en France depuis 1995. Elle regroupe les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d'un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois. Le nombre de chômeurs a ainsi diminué de 1,2% en un mois en données corrigées des variations saisonnières (CVS) et de 10,6% en un an.
Le nombre de chômeurs de catégorie 1+6, qui prend en compte également ceux ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite, a diminué de 1,1% en juin et de 8,8% sur un an, à 2.415.000, a précisé le ministère.
En juin, le nombre de chômeurs de catégorie 1 inscrits depuis au moins un an à l'ANPE a reculé de 2,4%.
Pour les jeunes (moins de 25 ans) présents sur le marché du travail, le taux de chômage reste élevé, à 20,9% en juin (21% en mai). Chez les 50 ans et plus, le taux atteint 5,3% en juin. Mais il n'intègre pas les dispensés de recherche d'emploi. Le taux de chômage des 25-49 ans atteint 7,2% en juin.
Les inscriptions à l'ANPE (catégorie 1) ont légèrement diminué au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre (-0,6%). Les inscriptions consécutives à un licenciement économique ont chuté (-12,3%), de même que celles consécutive à un licenciement pour un autre motif (-5,9%) ou à une fin de CDD (-2,3%). Les primo-inscriptions ont aussi diminué de 5,8%. Les inscriptions après un fin d'intérim ont en revanche augmenté (+4%). Les sorties de la liste ANPE se sont tassées au 2e trimestre (-0,7%). Les sorties pour reprises d'emploi déclarées ont diminué de 4,8%. Comparé au 2e trimestre 2006, les sorties pour absence au contrôle ont diminué de 1,8% et les radiations administratives progressé de 4,2%.

Polémique autour du calcul du taux de chômage

Pour la ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde, ces chiffres sont le signe d'une « réelle amélioration de la situation du marché du travail ». Mais le taux de chômage BIT reste « provisoire », a souligné le ministère alors que l'écart s'est aggravé ces derniers mois entre le taux de chômage provisoire publié par le gouvernement et le chiffre plus élevé donné par l'office européen des statistiques Eurostat.
Un coup d'oeil aux projections de l'assurance chômage (Unedic) alimente aussi le doute puisque l'Unedic table sur un taux de chômage à 8%... mais pour la fin de l'année, l'Insee ne risquant pour sa part aucun pronostic.
Il faudra attendre l'automne pour lever ces incertitudes consécutives à la décision de l'Insee de différer le grand ménage qu'elle effectue normalement en mars dans ses statistiques, sur la base de son Enquête Emploi annuelle.
La polémique, suscitée par ce retard, a été relancée la semaine dernière par des associations de chômeurs qui affirment que le nombre de chômeurs radiés « abusivement » par l'ANPE augmente et « explique pour partie les baisses annoncées du nombre officiel de demandeurs d'emploi ».
Pour répondre aux critiques sur la fiabilité des statistiques, le gouvernement a commandé en juin un rapport à une mission conjointe de l'Inspection générale des finances et l'Inspection des affaires sociales, dont les conclusions seront connues en septembre.
Un premier changement de taille est déjà en vue, les députés ayant voté le 12 juillet l'intégration des DOM TOM dans la statistique nationale. Cela représente actuellement plus de 144 000 demandeurs d'emploi de catégorie 1.

Baisse du nombre de contrats de travail aidés par l’Etat

Au-delà des incertitudes statistiques qui planent sur l'ampleur réelle de la baisse du chômage, au moins deux autres facteurs fragilisent la situation.
L'emploi salarié a retrouvé le chemin de la croissance depuis 2004, mais la progression des effectifs s'accompagne d'une forte hausse du travail intérimaire (près de 60% des emplois salariés créés au 1er trimestre 2007) et donc du nombre de personnes susceptibles d'alterner travail et chômage.
Les inscriptions à l'ANPE consécutives à une fin de mission d'intérim ont d'ailleurs augmenté de 4% au deuxième trimestre, alors que tous les autres motifs d'inscriptions ont diminué par rapport au premier trimestre, selon les chiffres publiés lundi.
Par ailleurs, une baisse sensible du nombre de contrats de travail aidés par l'Etat aura lieu au deuxième semestre, en raison d'une diminution des crédits afférents décidée par le précédent gouvernement.
Et la ministre de l'Emploi pourrait être amenée à serrer encore un peu plus la vis, après la découverte d'un trou de trésorerie d'un milliard d'euros dans le budget 2007 de la politique de l'emploi.

Francebourse.com, avec AFP
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