« Cap 2010 ». La semaine dernière, Christian Streiff, le président de PSA Peugeot Citroën, a présenté les ambitions fortes du constructeur automobile et le plan d’actions à mener pour les réaliser.
Et, afin de couvrir « l’objectif de 30 % de réduction des frais fixes », le dirigeant n’a pas exclu de jouer sur le levier de l’emploi. Si aucune fermeture d’usine « n’est prévue aujourd’hui », avait-t-il précisé alors, le dirigeant avait parlé de 7 à 8 000 réductions de postes en Europe de l’Ouest d’ici fin 2007.
Des réductions venant s’ajouter au « basé sur le volontariat » qui porte en France sur la réduction de 4 800 postes en 2007.
Ce matin, dans le quotidien économique La Tribune, Christian Streiff évoque d’autres réductions de postes : « les effectifs doivent continuer à baisser dans les trois ans à venir. (...) Nous allons profiter de la baisse naturelle des effectifs, avec les départs en retraite que nous pouvons accélérer, soit plusieurs milliers de personnes par an en Europe occidentale ».
Interrogé sur le chiffre de 2 000 à 3 000 suppressions de postes par an, Christian Streiff répond : « c’est effectivement le rythme des départs naturels prévus ».
De fortes ambitions commerciales pourtant
Pourtant, le constructeur automobile français ne cache pas ses ambitions : 4 millions de véhicules vendus en 2010, une marge opérationnelle entre 5,5 et 6 % du chiffre d’affaires en 2010, le leadership dans la vente de voitures écologiques.
Alors que le fabricant a vendu 2,96 millions de véhicules en 2006, il vise une vente de plus de 4 millions de voitures en 2010 et compte renforcer sa présence sur les segments en croissance notamment dans le « hors berline », et proposer des véhicules « premium compétitifs » dans chaque segment. Pour se faire, le groupe lancera sur l’ensemble de ses marchés 53 nouveaux modèles entre 2007 et 2010.
De quoi assurer, pour Christian Streiff, président du directoire du constructeur automobile, une marge opérationnelle entre 5,5 et 6 % du chiffre d’affaires en 2010 et, au-delà de 2010, une croissance continue de la marge qui s’établira entre 6 et 7 % en 2015.
Ambition du groupe pour cet horizon temporel : être le plus compétitif en Europe. Via une sérieuse politique de réduction des coûts : division par deux des coûts garantie, productivité achats portée de 4 à 6 % par an, réduction des frais fixes de 30 %, réduction des délais de développement de 30 %, réduction des coûts logistiques de 10 %, mise en place à 100 % dès fin 2007 du programme d’efficacité industrielle « Convergence » et augmentation du taux d’utilisation des capacités industrielles de 20 points… Autre vecteur de croissance pour PSA Peugeot Citroën : les marchés émergents qui offrent des opportunités de vente nouvelles et des conditions de production intéressantes. Lors de cette présentation du plan stratégique « Cap 2010 » devant des analystes financiers, Christian Streiff a évoqué la construction d’une deuxième usine chinoise sur la côte Est du pays et a lancé une revue stratégique en vue d’une éventuelle implantation en Inde et au Mexique. « A terme », PSA veut commercialiser un million de véhicules en Chine.
Enfin, le français compte bien « consolider sa position de numéro un de la voiture écologique ».
Quant à ses filiales, elles non plus ne manquent pas d’ambitions : l’équipementier Faurecia est leader européen et numéro deux mondiale dans la plupart de ses métiers, Gefco, entreprise de transport et de logistique, doit devenir le leader européen de la logistique automobile et Banque PSA Finance se fixe de rester le benchmark de la profession en rentabilité.
