Sud-Liban : déploiement de la finul et de l’armée libanaise
Article du 15/09/2006
L'armée libanaise continue de se déployer au sud-Liban. Une zone géographique clé où l'influence du Hezbollah reste omniprésente. Quant au Premier ministre libanais Fouad Siniora, il exclu encore et toujours le moindre contact avec Israël.
Pour aider l'armée libanaise, la Force intérimaire des Nations unies renforcée (Finul) a continué ses préparatifs de déploiement dans le sud et demandé à Israël de démanteler une nouvelle clôture à la frontière qui "violerait" la "ligne bleue" de démarcation entre les deux pays.
FORCES SUPPLEMENTAIRES
Ce matin environs 570 soldats espagnols vont débarquer
sur une plage au sud du port de Tyr pour renforcer la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), a annoncé hier le ministère de la Défense.
Ce contingent de 490 membres de l'infanterie de marine et de 76 soldats de l'armée de terre, parti le 8 septembre du sud de l'Espagne, se trouvait jeudi à bord de navires de transport au large de Chypre et était attendu vendredi en fin de matinée sur la plage dite de Rest House.
Les militaires espagnols, dont 77 femmes, devaient ensuite se diriger vers la localité de Mardjayoun, dans le sud-est du Liban, où il leur faudra trois jours pour se déployer et être opérationnels dans le cadre de la Finul.
"Il s'agit d'une mission de paix de l'Onu avec un objectif concret: aider le gouvernement libanais à maintenir la paix sur son territoire", a précisé lors d'une conférence de presse le ministre espagnol de la Défense, José Antonio Alonso.
A l’issue d’un entretien au Caire avec le président égyptien Hosni Moubarak M. Siniora a déclaré, "Il n'y a absolument pas de contacts entre le Liban et Israël et il n'y a absolument aucune possibilité de contacts avec Israël".
Et d’ajouter, "Israël ne peut être en sécurité (...) s'il ne prend aucune mesure concrète pour une paix juste et l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu ».
Concernant les attaques virulentes lancées contre son cabinet par le Hezbollah, qui a réclamé sa démission, il a déclaré que "le gouvernement restera en place tant qu'il sera assuré du soutien du Parlement".
Sur le terrain, trois bataillons de l'armée libanaise, soit 350 hommes appuyés par des chars, se sont déployés dans huit villages du secteur central du sud.
Il ne reste plus que deux villages de ce secteur et deux autres positions dans le secteur occidental occupé par l'armée israélienne. Israël compte maintenir une présence dans le sud tant que les effectifs de la Finul n'atteindront pas 5.000 hommes.
MISSION DE LA FINUL
Avec l'arrivée prévue vendredi de près de 600 Espagnols, la Finul comptera à cette date environ 4.400 hommes. À terme, jusqu'à 15.000 Casques bleus seront déployés dans le sud du Liban, contre 2.000 avant le conflit.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé cependant que sa formation était toujours présente dans le sud en dépit de la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui a mis fin aux hostilités entre le parti chiite et Israël.
Elle prévoit l'instauration d'une zone, au sud du fleuve Litani, où seules les armes de la Finul et de l'armée libanaise sont autorisées. "Nous sommes présents à la frontière.
Avant le 12 juillet, nous disposions publiquement de points de surveillance, que nous avons démantelés. Mais personne ne peut nous empêcher d'être présents sur notre terre, de défendre notre terre, notre honneur et notre patrie", a-t-il affirmé.
L'armée libanaise a entamé il y a quelques semaines le déploiement de 15.000 soldats dans le sud pour reprendre le contrôle de cette région, fief du Hezbollah, d'où elle était absente depuis des dizaines d'années.
La Finul a annoncé dans un communiqué que les trois principaux contingents qui doivent se déployer dans le sud, les Français, les Italiens et les Espagnols, installeront leurs QG respectivement à Bint Jbeil, Jouaya et Taïbé.
Bint Jbeil est une place forte du Hezbollah, à 25 km à vol d'oiseau au sud-est de Tyr, et a connu les plus violents combats lors de l'offensive israélienne en juillet et en août.
Par ailleurs, la Finul a demandé à Israël de démanteler une nouvelle clôture installée dans un secteur jouxtant la frontière.
Enfin, Amnesty International a accusé le Hezbollah de crimes de guerre en visant délibérément les civils israéliens lors du conflit, tandis que la fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme a dénoncé "les crimes de guerre de masse" commis par Israël au Liban où près de 1.200 civils ont été tués.