Liban : échauffourées en marge de la manifestation contre le gouvernement
Article du 23/01/2007
La tension était palpable dès ce matin en prévision de la journée de grève générale organisée contre le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora. De fait, la manifestation a été ponctuée d’échauffourées et d’affrontements entre les partisans de l’opposition et les progouvernementaux. On dénombre au moins une cinquantaine de blessés dans le pays.
Des tirs ont éclatés dans la capitale, Beyrouth, qui était occupée depuis lundi soir par l’armée en prévision de la grève générale. Dans les grandes villes libanaises, les manifestants ont bloqué les routes, brûlant des pneus, et empêchant nombre de Libanais de partir travailler.
Pour les autorités, ces perturbations relèvent d'une tentative de coup d'Etat. « Cela fait partie du putsch. Cela va échouer comme dans le passé, et le gouvernement légitime du Liban va rester ferme », a lancé le ministre des Télécommunications Marouan Hamadeh sur Al-Arabiya.
L’opposition, menée par le Hezbollah chiite prosyrien et soutenue par Damas et Téhéran, réclame le départ de Fouad Siniora, accusé d’accaparer le pouvoir et de faire le jeu des Etats-Unis. Le parti islamiste exige des élections anticipées et la formation d’un nouvel exécutif de coalition où il posséderait davantage de poids.
Cette escalade de violence intervient à 48 heures d’une conférence d’aide internationale au Liban qui doit se tenir jeudi à Paris. Cette réunion est importante au regard de la dette de 41 milliards de dollars qui écrase le pays et menace de le faire tomber dans une grave crise financière. Fouad Siniora doit y présenter un plan de réformes économiques, prévoyant notamment une hausse de la TVA et des privatisations, plan contesté par l’opposition.
