Liban : Le Hezbollah déclare une « guerre ouverte » à Israël
Article du 15/02/2008
L’emballement. Hier 14 février, le peuple libanais commémorait l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Rafic Hariri.
Hier également, le Hezbollah libanais organisaient les obsèques d’un dirigeant du parti d’opposition, assassiné mardi à Damas dans un attentat à la voiture piégée attribué par le parti à Israël.
Et, alors qu’une marée humaine déferlait dans le centre de Beyrouth en soutien au gouvernement soutenu par l’Occident, le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a déclaré une « guerre ouverte » à Israël. « Si les sionistes veulent une guerre ouverte, ils l’auront », a lancé cheikh Nasrallah dans un violent discours retransmis sur écran géant lors des obsèques d’Imad Moughnieh. Il a menacé implicitement les Israéliens de faire l’objet de représailles à l’extérieur de leur territoire.
A la suite de ses accusations, le Bureau israélien de la lutte antiterroriste a donné de strictes consignes de prudence à ses ressortissants à l’étranger. Israël nie toute implication dans la mort d’Imad Moughnieh, un des fondateurs de la branche armée du Hezbollah en 1983 et un des hommes les plus recherchés par Interpol et les Etats-Unis pour des attentats et enlèvements.
Ces menaces interviennent sur fond de grave crise politique - la plus aiguë depuis la fin de la guerre civile en 1990 - entre l’opposition appuyée par la Syrie et l’Iran et la majorité, les profondes divergences sur le partage du pouvoir bloquant l’élection présidentielle depuis fin novembre. Une séance parlementaire pour élire le président est prévue le 26 février, après 14 reports.