La rencontre est historique. Après avoir traversé hier à pied, de manière très symbolique, la frontière qui sépare les deux pays, le dirigeant sud-coréen rencontre son homologue nord-coréen à Pyongyang. Le leader nord-coréen Kim Jong-Il a même demandé au président sud-coréen Roh Moo-Hyun de prolonger d’une journée son séjour, selon une source officielle sud-coréenne.
Les deux hommes sont réunis depuis mardi dans la capitale du Nord pour un sommet exceptionnel, le deuxième de leur histoire. La réunion qui s’achève jeudi vise officiellement à prolonger le dialogue sur fond d’avancées dans le dossier nucléaire nord-coréen. Aucun ordre du jour n’a été dévoilé mais la paix et le développement économique seront les thèmes de choix de la réunion entre les deux ex-frères ennemis de la Guerre froide.
Autre rendez-vous au menu de la visite sud-coréen : le chef d’Etat du Sud devrait assister, peut-être en présence de son hôte, au festival d’Arirang, un spectacle épique aux chorégraphies démesurées à la gloire du régime communiste et de son fondateur Kim-II Sung, qui avait ordonné l’invasion du Sud en 1950.
Il faut dire que les deux « frères » ont très longtemps été en froid. Le Nord et le Sud n’ont conclu qu’un armistice et non un traité de paix à l’issue du conflit qui les a opposés. Ils sont donc toujours théoriquement en guerre.
Mais les efforts se multiplient depuis quelques temps. Le Sud finance deux projets intercoréens au Nord : la zone industrielle de Kaesong, ainsi que le centre touristique du Mont Kumgang. Depuis 1998, ces projets ont procuré au Nord environ un milliard de dollars.
Une aide bienvenue car Pyongyang éprouve régulièrement des difficultés à alimenter correctement ses 23 millions d’habitants et son économie est à genoux.
Enfin, la dénucléarisation du régime communiste semble en bonne voie, particulièrement après que les Etats-Unis eurent approuvé, mardi, l’accord provisoire conclu dimanche à Pékin sur le dossier nucléaire nord-coréen par les six pays négociateurs (deux Corées, Etats-Unis, Chine, Japon et Russie). La teneur exacte de l’accord n’a pas été divulguée mais concerne les prochaines étapes et la mise en place d’un calendrier précis pour le démantèlement des capacités nucléaires du régime communiste.
La Corée du Nord avait donné son accord, le 13 février, pour abandonner son programme nucléaire en échange d’une importante aide énergétique et de garanties dans le domaine de la sécurité, quatre mois après avoir fait exploser sa première bombe.
