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Pakistan : rumeurs démenties d'arrestation de Musharraf

Article du 05/11/2007
Le Pakistan a démenti lundi des rumeurs selon lesquelles le président Pervez Musharraf aurait été assigné à résidence par son chef adjoint des armées, tandis que des manifestations d'avocats ont été sévèrement réprimées dans plusieurs villes, au troisième jour de l'état d'urgence.
Face à des rumeurs insistantes dans tout le pays faisant état d'une mise à l'écart de Pervez Musharraf, qui avait instauré samedi ce régime d'exception, le gouvernement a vertement démenti.
« C'est un non-sens, une pure rumeur sans fondement », a affirmé le porte-parole du général Musharraf, Rashid Qureshi. « C'est un canular total, absolument sans fondement et malveillant. Le peuple traitera cela avec le mépris total que cela mérite », a renchéri le ministre-adjoint de l'Information, Tariq Azeem.
Dans le même temps, les premières manifestations contre Pervez Musharraf depuis samedi ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Elles ont fait plusieurs blessés et entraîné des dizaines d'interpellations.
A Lahore (est), la police a fait usage de grenades lacrymogènes contre un millier d'avocats rassemblés devant la Haute cour de justice. Selon des témoins, d'autres manifestations ont eu aussi lieu à Rawalpindi, près d'Islamabad, à Multan (centre) et à Peshawar (nord-ouest).
« C'est la première fois dans l'histoire du Pakistan qu'un si grand nombre d'avocats sont arrêtés », a dit un ancien magistrat de Karachi, Rashid Razvi.
Une centaine d'avocats ont été interpellés dans cette capitale économique du sud du Pakistan, affirme-t-il.
En instaurant l'état d'urgence, le président Musharraf visait le coeur de l'appareil judiciaire : la Cour suprême. Son président, Iftikhar Mohammed Chaudhry, dont les récents arrêts ont indisposé le pouvoir, a été évincé et remplacé.
Les avocats étaient déjà le fer de lance de la contestation à l'encontre de Pervez Musharraf. Ils étaient descendus dans la rue en signe de solidarité avec ce juge indépendant qui avait été mis à pied en mars avant d'être rétabli dans ses fonctions en juillet sous la pression de la rue.
Le président Musharraf, auteur d'un coup d'Etat sans effusion de sang en octobre 1999, est confronté à une vague de réprobation internationale, y compris de la part de son proche allié américain.
En visite en Chine, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a demandé le rétablissement de la démocratie constitutionnelle au Pakistan « le plus vite possible », qualifiant les derniers évènements d' « inquiétants ».
« Nous réexaminons nos programmes d'assistance (au Pakistan), tout en gardant à l'esprit qu'il ne faut rien faire qui puisse saper les efforts consentis pour la lutte contre le terrorisme », a-t-il indiqué.
Washington a en outre annoncé, par la voix à Pékin d'un porte-parole du Pentagone, avoir suspendu ses discussions annuelles avec Islamabad portant sur les dossiers militaires.
Mais la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice avait laissé entendre dimanche que la plus grande partie de l'aide américaine, consacrée à la lutte antiterroriste, ne serait pas touchée. Les Etats-Unis ont accordé quelque 11 milliards de dollars au Pakistan au titre de l'assistance financière et militaire depuis 2001.
Pervez Musharraf a expliqué samedi sa décision de décréter l'état d'urgence par le terrorisme islamiste et l'opposition de la Cour suprême. La Constitution a été suspendue et une série de restrictions aux libertés publiques ont été imposées.
Des élections législatives prévues en janvier pourraient être reportées d'une année.
Des élections au suffrage universel direct pour désigner le Parlement et le renouvellement des assemblées provinciales devaient consacrer le retour de la démocratie dans cette puissance nucléaire de 160 millions d'habitants, quasiment tous musulmans.
L'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, qui négociait jusqu'ici un partage du pouvoir avec le général Musharraf, a dénoncé « le second coup d'Etat » de Pervez Musharraf. Elle n'a toutefois pas exclu un accord avec lui s'il « rétablit la Constitution et (...) organise des élections libres, justes et impartiales ».

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