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Etats-Unis : Nicolas Sarkozy reçu en ami par George W. Bush

Article du 06/11/2007
Durant deux jours, Nicolas Sarkozy va être reçu en ami à Washington. Une visite toute en symboles qui doit consacrer l'excellence retrouvée des relations franco-américaines. George W. Bush et Nicolas Sarkozy se sont déjà rencontrés une première fois lors du sommet du G8 d’Heiligendam (Allemagne) en juin dernier, puis dans la maison familiale des Bush lors des vacances américaines du couple Sarkozy cet été.
Mais, cette fois, le voyage du président français est officiel. « Sarko l’Américain » n’a jamais caché son intention de restaurer l’axe Paris-Washington. D'abord comme ministre puis comme chef de l'Etat, il ne rate pas une occasion d'exalter « l'amitié historique » qui unit la France à l'un des rares pays, rappelle-t-il volontiers, contre lequel « nous n'avons jamais été en guerre ».
Les deux chefs d’Etat doivent s’entretenir aujourd'hui à la Maison Blanche, puis demain dans la résidence historique de George Washington à Mount Vernon.
Clou de ce voyage, Nicolas Sarkozy doit s'exprimer mercredi devant le Congrès, « un très grand honneur qui n'est accordé qu'exceptionnellement à un hôte étranger », s'est plu à souligner son porte-parole David Martinon.
« Ils évoqueront tous les grands dossiers internationaux, qu'il s'agisse des crises régionales ou des grandes questions stratégiques », a indiqué le porte-parole de l'Elysée. Sur nombre d'entre eux, les positions « se sont rapprochées », constate-t-on côté français. D'abord sur le dossier du nucléaire iranien, dans lequel Washington se félicite des efforts déployés par la France pour accroître les sanctions contre Téhéran afin de dissuader l'Iran de se doter de l'arme atomique. C'est aussi le cas au Proche-Orient, sur lequel Paris et Washington affichent une même fermeté contre la Syrie et où la volonté du président Sarkozy de se poser en « ami » d'Israël plaît aux Américains.

Une convergence imparfaite

Mais, comme le souligne l'Elysée pour couper court à toute accusation d'alignement, la « convergence » n'est pas parfaite. Sur l'Irak bien sûr : Paris continue à considérer l'intervention des Etats-Unis comme « une erreur » et à réclamer un calendrier de retrait de leurs troupes. Ou encore en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Sur ce dernier thème, Nicolas Sarkozy, qui affiche la volonté de « dire les choses » sur la scène diplomatique, devrait d'ailleurs profiter de la tribune du Congrès pour encourager les Américains à en faire un peu plus.
Les retrouvailles franco-américaines mettent fin à quatre années de brouille après la fronde menée par Jacques Chirac contre l'intervention des GI's en Irak en 2003. En France, encore nourrie du dogme de l'indépendance chère au général de Gaulle, le virage apporté par Nicolas Sarkozy continue à lui valoir de violentes critiques. Outre-Atlantique, il est en revanche accueilli avec plein d’espoir. Sans toutefois être « sarkolâtres », comme le note dans Métro Jean-Philippe Immarigeon, avocat et auteur de Sarko l’Américain, nombre d'Américains ont été séduits par le nouveau locataire de l'Elysée, son dynamisme, ses valeurs et surtout son discours qui rompt avec l'antiaméricanisme et l'arrogance volontiers prêtés aux Français. Entre Paris et Washington, une nouvelle ère a déjà débuté.

Francebourse.com – Manuelle Tilly, avec AFP
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