Cette journée sera peut-être historique et verra peut-être le prix du baril du pétrole flirter avec les 100 dollars. Déjà ce matin, ils ont battu de nouveaux records, s’arrêtant tout près des 99 dollars à New York. Le baril de « light sweet crude » américain a franchi pour la première fois les 98 dollars, poussant jusqu’à 98,62 dollars, et le Brent de la mer du Nord a dépassé les 95 dollars, avec un plus haut à 95,19 dollars. Vers 12h00 à Paris, le baril de « light sweet crude » pour livraison en décembre gagnait encore 1,40 dollars à 98,10 dollars contre 96,70 dollars mardi soir à New York.
L’annonce des stocks américains devrait être déterminante. En effet, cette accélération semble due aux craintes d’une nouvelle baisse des réserves pétrolières américaines, qui serait malvenue dans un contexte général d’incertitudes sur le niveau de l’offre par rapport à l’explosion de la demande.
Premier consommateur mondial d’énergie, les Etats-Unis ont connu depuis deux semaines des baisses inattendues de leurs stocks de brut. Les investisseurs anticipent d’ores et déjà l’annonce d’une troisième. Particulièrement surveillés avant l’hiver, les produits distillés, qui comprennent le gasoil et le fioul de chauffage, pourraient ainsi chuter de 800 000 barils, et les réserves de brut pourraient avoir baissé de 1,7 million de barils.
Par ailleurs, le ministère américain de l’Energie a annoncé cette semaine que les stocks de l’Organisation de coopération et de développement économiques étaient tombés à leur plus bas niveau depuis cinq ans.
La publication d’un rapport de l'Agence internationale de l’énergie ce matin n’a pas arrangé le climat : elle prévoit un bond de 55 % de la demande énergétique mondiale d’ici 2030, tiré par la Chine et de l’Inde.
Enfin, cette flambée est alimentée par le mauvais temps en mer du Nord qui menace actuellement la production des plateformes. Le tout sur fond de tensions géopolitiques près de grandes zones productrices (Iran, Irak, Nigeria...).
A cent dollars, le baril ne serait pas au niveau le plus cher de tous les temps en valeur relative, cependant. Il lui faudrait monter jusqu’à environ 110 dollars pour atteindre le niveau du deuxième choc pétrolier de 1979, selon les économistes.