Les députés ont adopté hier par 136 voix contre 81 le projet de budget du ministère de la Justice même si les débats ont été monopolisés par la polémique sur la réforme de la carte judiciaire lancée par Rachida Dati, critiquée jusque dans les rangs de sa majorité.
Interpellée sur tous les bancs de l’hémicycle sur les inquiétudes nées de ses projets de suppression de tribunaux, le garde des Sceaux a davantage dû s’expliquer sur sa refonte de la carte des juridictions que sur ses crédits pour 2008 (6,5 milliards d’euros, + 4,5 %).
En outre, la ministre a failli provoquer une nouvelle polémique en évoquant une « piste » de réforme de l’aide juridictionnelle, prévoyant une « franchise » dont s’acquitteraient les justiciables qui n’ont pas les moyens de se payer un avocat. Il s’agit d’une proposition d’un rapport sénatorial remis en octobre et non d’un projet du gouvernement, a vite précisé Rachida Dati alors que l’opposition brandissait la menace d’une nouvelle « taxe sur les victimes ».
La colère persistante sur le terrain se traduit par des manifestations quotidiennes, des blocages de tribunaux, des grèves d’avocats voire grèves de la faim, jusqu’à la journée d’action prévue le 29 novembre chez les magistrats et fonctionnaires de justice.