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Nicolas Sarkozy pense à l’après-municipales

Article du 06/03/2008

A quatre jours des municipales, Nicolas Sarkozy fait une apparition remarquée dans une campagne municipale qui touche à sa fin et laisse planer de nombreuses incertitudes.
Dans une longue interview au Figaro, le chef d’Etat réaffirme sa volonté de maintenir le cap des réformes et répond aux rumeurs qui accompagnent ce rendez-vous électoral, primordial pour une majorité menacée par endroits.

Garder le cap des réformes

Nicolas Sarkozy compte tout d’abord continuer sur sa lancée malgré les municipales et leurs résultats. « Mon rendez-vous est clair : c’est la fin du quinquennat », martèle-t-il. Et d’ici là, pour appuyer son bilan, le président n’entend pas moduler le rythme des réformes. « Je n’ai pas l’intention de rythmer mon quinquennat en fonction des scrutins locaux, régionaux ou européens qui nous attendent. J’ai un cap, je tiendrai ce cap. »
« Bien sûr »
, commente le chef de l’Etat au Figaro, « les bons sondages facilitent les réformes et les mauvais les compliquent. Mais cela ne change pas mon cap. Je travaille à la modernisation de la France, sans me laisser distraire par les péripéties, même si je me dois d’être attentif à tout, y compris à l’humeur du moment », ajoute-t-il. « Mais je sais que ce scrutin aura aussi une signification politique que j’entendrai et dont je tiendrai compte. »
Et côté humeur, Nicolas Sarkozy en prend pour son grade. Depuis janvier, sa cote de popularité a chuté en continu, hormis un sondage mardi le donnant en hausse de deux points, à 41%.

Pas de remaniement en vue

A l’inverse, François Fillon se hisse dans les sondages d’opinion. Nicolas Sarkozy profite d’ailleurs de son interview dans le Figaro pour renouveler sa confiance au Premier ministre, « le meilleur pour mettre en oeuvre ma politique », dit-il. De même, son bras droit Claude Guéant que certains disaient partant du secrétariat général de l’Elysée, garde sa « confiance » et son « amitié ».
Le chef de l’Etat assure aussi qu’il ne bouleversera pas son gouvernement après les élections, déplorant « cette maladie française qui consiste à changer de ministres tous les six mois ». Il lui paraît « peu indiqué de renouveler en profondeur le gouvernement avant la présidence française de l’UE » qui commence en juillet. « Durant mon quinquennat, il y aura d’autres rendez-vous et d’autres occasions pour marquer un changement politique. Le lendemain de la présidence française de l’Union européenne sera certainement un rendez-vous important », esquisse le responsable de l’Elysée.
Interrogé sur l’ouverture de son gouvernement et sur une éventuelle deuxième vague après les municipales, Nicolas Sarkozy esquive en répondant que « l’ouverture est d’abord un état d’esprit » et que « le devoir d’un président de la République est de rassembler, de refuser toute forme de sectarisme. (…) J’ai souhaité associer tous les talents à notre action au service de la France. Nous avons clairement gagné les élections présidentielle et législatives. J’ai cependant voulu travailler aussi avec ceux qui n’avaient pas voté pour moi. Je ne le regrette pas. Je dois rassembler. »

Un agenda chargé

« À ce titre, je souhaite que ceux qui veulent que le changement continue, se mobilisent et fassent le choix du candidat qui porte cette stratégie du changement », exprime Nicolas Sarkozy dans les colonnes du Figaro.
« Le cap, c’est réhabiliter le travail pour donner à chacun la chance de vivre de son activité, assurer l’autorité de l’État pour protéger les plus faibles, bâtir une justice qui protège les victimes, reconstruire des universités fortes qui soient les meilleures au monde, revenir à une école primaire où l’on enseigne à lire, écrire et compter pour mettre un terme à l’échec scolaire. Ma mission est de faire en sorte que toutes les réformes qui n’ont pas été engagées en France depuis tant d’années soient conduites à leur terme »
, liste le président.
« Quand nous proposons des quotas pour l’immigration avec une obligation de résultats quant aux reconduites à la frontière, n’est-ce pas une politique voulue par les Français ? La rétention de sûreté, cette nouveauté dans l’univers juridique français, ou la condamnation des multirécidivistes à des peines planchers il y a déjà près de 4 000 décisions rendues ne sont-elles pas des politiques qui rompent avec tant d’années de laxisme ? Quand nous nous réconcilions avec les Américains, n’est-ce pas un changement bienvenu et peut-on penser une minute que le contrat qu’a gagné magnifiquement EADS pour les avions ravitailleurs aurait été signé dans le climat de tension qu’on a connu entre les Américains et les Français ? Quand la France porte l’idée du traité simplifié et contribue à sortir l’Europe de la crise, n’est-ce pas une politique qui satisfait les plus européens et donc le centre ? Nous faisons après l’élection ce que nous avions promis avant », poursuit Nicolas Sarkozy pour le Figaro.
« J’avais promis aux Français que ceux qui ont tiré sur la police à Villiers-le-Bel seraient arrêtés, ils le sont. J’avais promis aux Français que les multirécidivistes seraient plus fortement condamnés, ils le sont. J’irai jusqu’au bout »
, déclare le président qui reconnaît tout de même avoir commis quelques erreurs.
Interrogé sur l’enseignement de la Shoah aux élèves de CM2, une idée récente du président qui a créé un véritable tollé, Nicolas Sarkozy répond qu’une commission a été mise en place qui « rendra ses conclusions dans deux mois. Ma conviction, au moment où les survivants vont disparaître, est que l’antisémitisme et le racisme ont été sous-estimés en France pendant longtemps et qu’il est très important de transmettre cette mémoire. »
Le Figaro
questionne également le président au sujet de la réforme de la carte judiciaire, là aussi dossier porteur de polémique. « Depuis cinquante ans, rien n’avait été décidé. Rachida Dati l’a fait. (…) Je considère que le Garde des Sceaux est l’un des ministres les plus courageux. Elle a conduit la réforme de la carte judiciaire là où nombre de ses prédécesseurs avaient renoncé. Elle a mis en place les peines planchers quand tous les spécialistes disaient que c’était impossible », se félicite Nicolas Sarkozy.
Quant à la réforme des institutions, le chef d’Etat annonce que « le Parlement sera saisi après les municipales. Cette réforme renforcera le rôle et les prérogatives du Parlement. Cela passe notamment par une meilleure maîtrise de son ordre du jour. Le pouvoir de nomination du président de la République sera encadré afin qu’il n’y ait aucune nomination de connivence ou de complaisance. Les nominations devront être précédées d’auditions garantissant le choix des meilleurs. Je veux aussi que le Parlement puisse se prononcer sur l’engagement des troupes françaises à l’extérieur ou sur la politique étrangère de la France. Je souhaite, enfin, proposer une réforme du Conseil économique et social pour qu’il s’ouvre aux ONG et aux associations de jeunes qui, de façon incompréhensible, en sont aujourd’hui totalement absentes. »
De là à autoriser le président à s’exprimer devant les députés ? Nicolas Sarkozy n’est apparemment pas contre ce changement institutionnel. « Il me paraît curieux que le Parlement français puisse inviter tous les chefs d’État à s’exprimer devant lui, sauf le président de la République française. Et que ce dernier puisse s’exprimer devant tous les Parlements, sauf le sien. »

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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