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Carte judiciaire : une journée d'action contre la réforme

Article du 29/11/2007
Magistrats, avocats et fonctionnaires de justice se mobilisent ce jeudi contre la réforme de la carte judiciaire, avec des rassemblements à Paris et en province
Les plus importants syndicats de magistrats et plusieurs organisations de fonctionnaires ont appelé à une grève contre la politique de la ministre de la Justice Rachida Dati, dont le principal atout reste le soutien sans faille du chef de l'Etat.
Pièce maîtresse du gouvernement français et icône de la diversité vantée par le président Nicolas Sarkozy, la ministre de la Justice Rachida Dati joue son avenir sur une réforme qui soulève la fronde de la magistrature et parfois d'élus de sa famille politique.
André Vallini, secrétaire national PS à la Justice, a présenté mercredi les propositions du Parti socialiste pour améliorer le fonctionnement de la justice et a dénoncé les textes de Rachida Dati en particulier la réforme de la carte judiciaire. L'action de la Garde des sceaux est « une reprise en main, avec le souci de coller à l'opinion publique au risque de dérives populistes », a affirmé lors d'un point de presse André Vallini qui participera jeudi à la journée d'action des professionnels de la justice contre cette réforme de la carte judiciaire.
Le porte-parole des députés PS dénonce aussi la méthode de Rachida Dati, « à la hussarde, sans réflexion préalable sur les missions de la justice ».L'ex-président de la commission Outreau propose une nouvelle carte judiciaire avec notamment la mise en place de « tribunaux de proximité regroupant des compétences des tribunaux d'instance et de grande instance, des juges de proximité, des conseils de prud'hommes et des tribunaux de commerce ».
La réforme de la carte judiciaire qui implique, au nom de la rationalisation, la suppression de dizaines de tribunaux de première instance, soulève un tollé dans la plupart des villes moyennes visées.
Résultat: la ministre, devenue une des personnalités préférées des Français en un temps record après sa nomination en mai, voit sa cote de popularité dégringoler dans les sondages.
Avec cette réforme, « elle se dit qu'elle joue son va-tout et que si elle réussit rien ne peut l'arrêter », explique Lionel Cottu, auteur de « Rachida Dati, une ambition française » qui paraît le mois prochain.
Inconnue du public avant la dernière campagne présidentielle, la magistrate de 42 ans, fille d'un maçon marocain et d'une mère au foyer algérienne, est la première personnalité d'origine étrangère à accéder à un ministère régalien, de surcroît dans un secteur réputé conservateur.
Lors d'un tour de France pour présenter sa réforme, elle s'est heurtée à des grèves d'avocats et à des manifestations de magistrats et greffiers, soutenus parfois par des élus locaux de l'UMP (droite), son parti. L'un d'entre eux, Yannick Favennec, a comparé la réforme à une « datillotine » sacrifiant la justice de proximité.
On lui reproche aussi entre autres son autoritarisme, après la démission houleuse de plusieurs membres de son cabinet, et sa volonté de contrôler les procureurs. « Si quelqu'un progresse, qui n'était pas prédestiné au sommet c'est qu'il a triché ou qu'il était dévoré d'ambition, qu'il était prêt à tout... », a répondu dans un livre d'entretien la ministre qui refuse d'être « réduite » à ses origines.


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