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Emploi : Quand modernisation du marché du travail signifie « régression » pour LO

Article du 15/01/2008

Arlette Laguiller, dans une lettre diffusée à la presse, revient sur les négociations actuelles sur la modernisation du marché du travail.
« Le point capital de ce texte, c’est d’accéder aux demandes du patronat, qui réclamait depuis longtemps, à côté de la démission et du licenciement, une nouvelle modalité de rupture du contrat de travail, la rupture à l’amiable, écrit-elle. Prétendre qu’un salarié isolé peut négocier sur un pied d’égalité avec son employeur est déjà une escroquerie. La seule protection du salarié, avec cet accord, serait que celui-ci devrait être soumis au directeur départemental du Travail... dont le silence vaudra acceptation. Mais comme un fonctionnaire aura été censé prendre une décision, le seul recours du salarié, s’il veut ensuite contester la rupture de son contrat de travail sera le tribunal administratif. Et ce n’est que si ce dernier tranche dans un sens favorable au salarié (ce qui peut prendre facilement deux ans), que celui-ci pourra se tourner vers un tribunal de Prud’hommes, où l’affaire pourra encore traîner quelques années. Dans les faits cette rupture soi-disant négociée sera donc le plus souvent sans recours possible. »
« Autre avantage pour le patronat : des périodes d’essai plus longues, qui pourront atteindre deux mois pour les employés et les ouvriers, seraient de trois mois pour les techniciens et les agents de maîtrise, et pourraient, surtout, être renouvelables »
, poursuit la tête de liste de Lutte Ouvrière.
« Evidemment que le gouvernement est prêt à faire des cadeaux au patronat ! Il ne fait que cela. Mais laisser croire que des conversations autour du tapis vert avec ce même patronat pourraient aboutir à un accord avantageux pour les travailleurs, c’est se moquer de ceux-ci. Le vrai problème aujourd’hui, ce n’est pas la ‘modernisation’ du marché du travail, c’est celui de la répartition des richesses produites. Depuis des années, la part du patronat ne cesse d’augmenter, et celle des salariés de diminuer. Il n’y a pas sur ce plan d’intérêts communs entre patrons et travailleurs. Et le rôle des confédérations syndicales, ce devrait être de préparer le monde du travail à la contre-offensive nécessaire pour enrayer la régression sociale qu’on veut nous imposer au nom d’une prétendue ‘modernisation’, et pas d’accepter celle-ci sous prétexte que ce pourrait être pire. »

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