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Traité de Lisbonne : l'étape de la révision franchie sans encombre

Article du 05/02/2008
Réunis lundi en Congrès à Versailles, députés et sénateurs ont adopté la révision de la Constitution, préalable à la ratification du traité européen de Lisbonne, avec la quasi-unanimité de l'UMP, et des divisions profondes et persistantes au PS.
Moins de trois ans après l'échec du référendum sur la Constitution européenne de mai 2005, 560 parlementaires ont voté pour la révision et 181 contre, soit largement plus que la majorité requise des 3/5èmes des suffrages exprimés (445). Et 152 élus se sont abstenus, dont 143 socialistes.
A quelques exceptions souverainistes près, les parlementaires UMP ont dit « oui » comme un seul homme, comme ils vont autoriser sans états d'âme, jeudi à l'Assemblée puis au Sénat, le chef de l'Etat à ratifier Lisbonne.
Les socialistes ont comme prévu voté en ordre dispersé, malgré la consigne de la direction en faveur de l'abstention.
A l'arrivée, cette consigne n'a même pas rassemblé la majorité des parlementaires PS (143 ont choisi l'abstention, contre 121 qui ont voté non avec Laurent Fabius et 32 qui ont dit « oui », dont Jack Lang, Manuel Valls et Robert Badinter).
« Le Traité de Lisbonne redonne corps au rêve français d'une Europe agissante et efficace », a lancé le Premier ministre François Fillon en défendant le traité, présenté comme un succès de Nicolas Sarkozy.
Dans le prolongement de cette intervention, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a voulu faire le deuil du « non » au référendum de 2005.
« Trois ans après le douloureux référendum », Lisbonne est « l'occasion historique » d'acter la réconciliation entre « la France du oui » et « la France du non », a estimé Jean-François Copé. Tout comme son allié du Nouveau Centre (NC), François Sauvadet, qui a « regretté l'attitude » du PS, Jean-François Copé a jeté du sel sur les plaies des divisions socialistes.
L'ex-ministre des Affaires européennes Pierre Moscovici a tenté au contraire de défendre la « démarche constructive et cohérente » du PS.
« La majorité des socialistes souhaite affirmer, en s'abstenant sur le projet de loi constitutionnelle, son regret que le président de la République se soit dérobé à la voie référendaire », a souligné Pierre Moscovici.
Pour autant, le PS ne veut pas « faire obstacle » au traité européen qui représente « un progrès utile mais limité », a ajouté Pierre Moscovici. Sa majorité votera donc en faveur de la ratification à l'Assemblée puis au Sénat.
Européen convaincu, mais partisan d'un référendum, François Bayrou (MoDem) a expliqué à la presse qu'il allait voter « oui sans enthousiasme » : « On aurait voulu que cela soit un grand pas pour l'Europe. C'est très loin de cette ambition. Mais on a tellement besoin d'Europe, que si on peut la débloquer, cela sera mieux que rien ».
Dans les rues de Versailles, plusieurs centaines de personnes, de droite comme de gauche, ont manifesté pour réclamer un référendum sur le traité.
Dans l'enceinte du château, les élus partisans du non ont relayé leurs doléances.
« Les parlementaires ne sauraient désavouer le peuple. Le peuple a le droit de changer d'avis mais ce n'est pas au Parlement de changer l'avis du peuple », a lancé la sénatrice communiste Nicole Borvo.
Le souverainiste gaulliste et ex-UMP Nicolas Dupont-Aignan n'a pas non plus mâché ses mots: « On n'a pas le droit de contredire les Français. Cela va rester comme un moment de déchéance démocratique ».
La France sera normalement le cinquième des 27 pays de l'UE à ratifier Lisbonne, après la Hongrie, la Slovénie, Malte et la Roumanie, qui l'a ratifié lundi.

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